La Force de l’Union africaine en Somalie a subi de lourdes pertes lors d’une attaque jihadiste

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Les milices Shebab, liées à al-Qaïda, ont connu de sérieux revers au cours de ces derniers mois, avec la perte, notamment, de plusieurs de leurs cadres, dont leur chef, Ahmed Abdi « Godane » et de leurs derniers fiefs. Et cela grâce aux frappes aériennes américaines et à l’action de la Force de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).

Toutefois, les jihadistes somaliens n’ont pas été réduits au silence pour autant. Ils continuent de mener des attaques au Kenya voisin ainsi que des attentats meurtriers à Mogadiscio quand ils ne tendent pas des embuscades contre des convois officiels, comme cela a été le cas le 27 août à Tulo-Barwao, un village situé dans le sud-ouest du pays.

Mais leur cible principale reste l’AMISOM. En juin, les Shebab ont ainsi mené un assaut particulièrement meurtrier contre une base de cette force de l’Union africaine à Leego, au nord-ouest de Mogadiscio et infligé de lourdes pertes au contingent burundais (il a été question d’une cinquantaine de tués).

Le 1er septembre, les jihadistes somaliens ont lancé une attaque de même nature, cette fois contre des soldats ougandais de l’AMISOM en garnison à Janale, dans la région de Basse Shabelle.

Pour commencer, les assaillants ont détruit deux ponts afin d’isoler la base de la force de l’UA avant d’utiliser un véhicule suicide pour en forcer l’entrée. Ensuite, les jihadistes – environ 200 – se sont engoufrés dans la brèche.

Selon une note rédigée à l’intention des diplomates par des militaires occidentaux insérés au sein de l’état-major de l’AMISOM, le bilan de l’attaque est très lourd : une cinquantaine de soldats ougandais y ont laissé la vie, de même que 25 éléments des forces somaliennes.

En outre, une centaine de soldats de l’Amisom manquaient encore à l’appel, « ce qui ne veut pas dire qu’ils sont morts », précise la note.
Cette dernière, évoquée par l’AFP, précise que l’AMISOM avait retiré son armement lourd de cette base afin de l’utiliser pour d’autres opérations. En outre, l’indisponibilité des appareils éthipiens et kényans a empêché tout soutien aérien à la position attaquée.

En mai 2013, le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jan Eliasson, avait affirmé que les pertes de l’AMISOM s’élevaient, à l’époque, à plus de 3.000 hommes, soit autant que toutes les opérations menées par les Casques bleus depuis 1948. « L’Ouganda et le Burundi ont payé un prix énorme », avait-il ajouté.

L’AMISOM a été déployée en Somalie en 2007 afin d’appuyer le gouvernement fédéral somalien, de stabiliser le pays, théâtre d’une guerre civile depuis 1991 et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Les troupes sont essentiellement fournies par l’Ouganda, le Burundi, Djibouti, le Kenya, l’Ethiopie et la Sierra Leone.

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