Un Centre d’expertise aérienne militaire verra le jour à Mont-de-Marsan

Actuellement, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, il y a, d’un côté, le Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM), qui, depuis maintenant plus de 80 ans, est notamment chargé de définir les règles d’emplois ses systèmes d’armes et systèmes d’information de l’armée de l’air avant leurs livraisons aux escadrons et, de l’autre, le Centre tactique Air (CENTAC-Air) du Commandement des forces aériennes (CFA), créé en juillet 2012.

À partir du 1er septembre, ces deux structures n’en formeront plus qu’une, appelée « Centre d’expertise aérienne militaire » (CEAM) ou Air Warfare Center (AWC). En avril, le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), avait qualifié cette fusion de « réforme majeure » dans la mesure où elle rassemblera, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

Et d’ajouter : « Ce regroupement des expertises en un seul endroit vise à mieux préparer nos forces, à adapter nos capacités aux opérations et à préparer l’avenir. Dans les faits, l’AWC jouera (…)le rôle d’une véritable courroie de transmission entre les unités de combat, les états-majors et le commandement » et aura « vocation à entraîner toute l’armée de l’Air dans une dynamique d’innovation nourrie par le retour d’expérience de nos opérations ».

L’idée maîtresse de ce CEAM-AWC est d’assurer une plus forte cohérence entre les domaines liés aux équipements, à la doctrine pour les utiliser et à l’expertise tactique du combattant. « L’approche capacitaire selon ce triptyque permettra au centre de guerre aérienne de l’armée de l’Air de répondre de manière cohérente et sous des délais réduits au plus juste, aux sollicitations des états-majors et des forces », avance le Sirpa Air.

Pour faire simple, sa mission sera donc de recueillir les informations, de les analyser, de faire évoluer les idées et d’orienter et de préparer les unités de l’armée de l’Air.

« Rassembler CEAM et CENTAC en une seule entité apporte une énorme plus-value. Le CEAM a pour mission de délivrer des capacités opérationnelles aux forces de première ligne. Il ne s’agit pas juste de déclarer la mise en service opérationnel des matériels. Cela implique aussi d’établir une doctrine et de s’assurer de l’expertise tactique des opérateurs, domaine pour lesquels nous disposons de compétences avérées. La réflexion capacitaire ne doit plus être tirée par la technologie mais sera désormais fondée sur une approche globale », précisait le commandant de cet Air Warfare Center à la française, le général Richard Reboul, dans les colonnes d’Air Actualités, en mai.

Une autre raison justifie la création cette fusion entre le CEAM et le CENTAC-Air : la diminution du format de l’armée de l’Air, qui réduit de facto les expertises opérationnelles alors que « l’enjeu, vital, est de les conserver dans la durée, de les cultiver, voire des les enrichir », faisait valoir le même général Reboul dans un texte publié en juin par les Cahiers de la Revue de la Défense Nationale.
D’où, pour éviter tout « effet de seuil », cette décision de l’armée de l’Air de « concentrer ces expertises au CEAM pour en faire un creuset préservé dans la durée.

En outre, il s’agit également de « cultiver l’esprit d’innovation » au sein de l’armée de l’air (ce sera même son « credo »), en particulier dans les domaines des équipements, de la doctrine et de l’entraînement. Pour cela chaque unité aura un « référent tactique ». Ce dernier, explique le Sirpa Air, « sera à la fois relais et capteur du CEAM (…) ». Et « par son action, il assurera la diffusion des meilleurs pratiques tactiques et animera la réflexion tactique ainsi que la fonction RETEX au sein des unités ».

Au 1er septembre, ce Centre d’expertise aérienne militaire, plaxé sous l’autorité du major-général de l’armée de l’Air (MGAA) comptera 706 experts, 23 unités organisés en 3 divisions capacitaires (C2/ISR, intervention, projection) et 3 divisions fonctionnelles (doctrine/retex/exploratoire, expertise tactique du combattant, équipement).

En savoir plus : CEAM 1933-2013, une histoire de l’Armée de l’air, par Louis Pena

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