La non-livraison des BPC « Mistral » à la Russie coûterait moins d’un milliard d’euros

Le montant du coût de l’annulation de la livraison à la Russie des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) Mistral n’a pas été précisé dans le compte-rendu du Conseil des ministres de ce 26 août, au cours duquel a été présenté un projet de loi visant à ratifier l’accord conclu entre Paris et Moscou au sujet de cette affaire.

Toutefois, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, a indiqué que ce montant sera inférieur à un milliard d’euros.

Cette somme comprend le « remboursement de l’intégralité des sommes versées à ce jour par la Russie » ainsi que les « dépenses liées au développement d’équipements associées ». Et, conformément à l’accord obtenu le 5 août, les matériels fournis par la Russie pour équiper les deux navires seront restitués. En outre, Paris pourra disposer de ces BPC comme bon lui semblera.

« L’esprit des liens entre la France et la Russie a présidé à la recherche et à l’aboutissement de cet accord amiable et éteignant tout contentieux dans un dossier qui n’avait pas vocation à peser sur la relation à long terme entre les deux pays », peut-on lire dans le compte-rendu du Conseil des ministres.

Le coût de l’annulation de la livraison des deux BPC commandés par la Russie a déjà fait couler beaucoup d’encre et suscité de nombreux commentaires (pas toujours élégants, au demeurant). Surtout après un article du Canard Enchaîné, qui avait avancé, la semaine passée, un montant de 2 milliards d’euros.

Pour arriver à ce résultat, l’hebdomadaire satirique avait affirmé que le maintien à quai (frais de maintenance, gardiennage et assurances) des deux navires coûtait 5 millions d’euros par mois… Une donnée reprise pour argent comptant, si l’on peut dire, par de nombreux commentateurs… alors que le Pdg de DCNS, Hervé Guillou, avait indiqué, un mois plus tôt, que ce coût pour son groupe était de 1 à 1,5 millions d’euros.

Cela étant, cette question sera définitivement tranchée quand le projet de loi sera examiné par le Parlement, à la mi-septembre. L’on connaîtra ainsi le détail des coûts de cette affaire pour les finances publiques.

Par ailleurs, les deux BPC pourraient trouver rapidement des repreneurs étrangers. La Malaisie, où le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre bientôt, est l’une des pistes « chaudes », de même que l’Égypte, qui bénéficierait d’un financement de « pays du Golfe » [ndlr, Arabie saoudite, Koweït et Émirats arabes unis], selon une source bien informée contactée par Reuters. Lors de son point presse hebdomaire, M. Le Foll a aussi fait part de l’intérêt du Canada et de l’Inde.

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