Recrudescence des combats dans le sud-est de l’Ukraine

ukraine-20150814La tâche des observateurs de la mission de l’OSCE (SMM) déployée dans le sud-est de l’Ukraine pour surveiller l’application du cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et les séparatistes pro-russes est loin d’être aisée.

Outre les intimidations (véhicules incendiés, tirs), ces observateurs ne sont pas toujours les bienvenus. Dans son rapport du 13 août, la SMM a ainsi que ses personnels ont été rabroués de manière agressive par des rebelles de la « République populaire de Donetsk » à un point de contrôle situé à Horlivka.

Même chose à Troitke, à 69 km à l’ouest de Lougansk. Mais à la différence que les forces gouvernementales ukrainiennes ont fait valoir que la sécurité des observateurs n’était pas assurée s’ils décidaient d’aller au-delà du checkpoint.

Alors que des tirs intenses d’artillerie ont été signalés, ces dernières heures, entre Donetsk et Marioupol, la SMM n’a pas été en mesure d’utiliser pleinement son drone d’observation. La raison? Un brouillage « sévère » des signaux vidéos et du système GPS. D’après le compte-rendu qui en a été fait, l’appareil a été endommagé. Un autre avait connu le même sort le 22 juillet dernier.

Toutefois, le drone a pu observer des impacts d’obus dans les environs de la localité de Starohnativka (à 53 km au nord-est de Marioupol), contrôlée par Kiev. Cela semble corroborer les affirmations de l’armée ukrainienne, selon lesquelles le secteur a été bombardé à l’arme lourde le 10 août, entraînant des tirs de riposte.

Plus au nord, à 14 km de Starohnativka, les observateurs de l’OSCE n’ont  cependant pas été en mesure de confirmer les déclarations faites par des « interlocuteurs locaux », qui ont assuré avoir été bombardés par des canons de 152mm et des systèmes Grad. La SMM « n’a pas entendu ou vu quelque chose susceptible d’indiquer que des combats se déroulaient alors qu’elle était dans la région », peut-on lire dans le compte-rendu.

Dans les environs de l’aéroport de Donetsk, contrôlé par les rebelles, la SMM a estimé que la situation y est volatile. Entre 13h00 et 17h55, le 12 août, elle y a entendu 135 explosions.

Plus généralement, les observateurs « ont constaté ces derniers jours l’utilisation par les deux parties d’armes lourdres de calibres de 122 mm et 152 mm », a résumé Alexander Hug, le chef adjoint de la mission de l’OSCE. Ils « notent une augmentation des violences menant à des pertes civiles ainsi que des destructions de maisons et d’infrastructures », a-t-il ajouté.

Pour rappel, les accords de Minsk 2, signés en février, interdisent l’usage d’armes lourdes. Ces dernières ont dû être retirées de la ligne de front et être stockées. Dans son rapport du 13 août, la SMM a noté que 4 systèmes Grad manquaient sur un des deux sites des forces ukrainiennes contrôlés par les observateurs. Idem du côté de la « République populaire de Donetsk », où deux pièces d’artillerie et 6 canons anti-chars ont été portés manquants.

« Le regain de tension dans le conflit provoquant l’augmentation des pertes humaines, résultat d’attaques sur plusieurs zones contrôlées par le gouvernement aujourd’hui et dans la nuit du 10 août à Starohnativka, viole l’esprit et la lettre des accords de Minsk », a dénoncé, dans un communiqué, le Service européen pour l’action extérieure de l’UE. Et d’ajouter : « Les accords de Minsk doivent être mis en oeuvre de bonne fois, en commençant par un respect intégral du cessez-le-feu et un retrait véritable des armes lourdes ».

Photo : La situation dans le sud-est de l’Ukraine après la signature des accords Minsk 2 en février, Marktaff, ZomBear , via  Wikimedia Commons

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