La force aérienne sud-coréenne peine à retenir ses pilotes

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Le film sud-coréen Windfighters, sorti en 2013 en DVD, a été relativement bien accueilli par la critique, même si les spécialistes de l’aviation y ont relevé de nombreuses incohérences. Aura-t-il le même impact pour Republic of Korea Air Force (RoKAF) que celui que « Top Gun » a eu sur le recrutement des pilotes de l’aéronavale américaine? En tout cas, c’est à espérer pour elle…

Car les pilotes de cette RoKAF ont le blues… Et, ces dernières années, ils ont tendance à démissionner massivement pour rejoindre les compagnies aériennes privées pour des salaires  élevés. C’est ce qu’il ressort de deux études évoquées ces derniers jours par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Ainsi, d’après les stastistiques de la force aérienne sud-coréenne, en 2014, 127 pilotes ont posé leur combinaison de vol et leur casque pour, le plus souvent, le cockpit d’un avion commercial. Ils avaient été 124 en 2013 et 113 en 2012 à faire ce choix.

Une seconde étude a donné des chiffres plus inquiétants encore. Rendue par le colonel Jeong Man-hae et le professeur d’université Kim Dong-joo, la RoKAF a, en moyenne et au cours de ces 10 dernières années, perdu 155 pilotes par an alors qu’elle n’en a formé que 150.

Et cela n’est pas neutre sur le plan comptable, sachant que la formation d’un pilote expérimenté coûte entre 10,3 millions à 12,9 millions de dollars selon les chiffres avancés par l’aviation sud-coréenne.

L’étude du colonel Jeong et du professeur Kim donne trois raisons à cette vague de départ : des soldes peu élevées par rapport aux salaires offerts par les compagnies commerciales, qui sont le plus souvent chinoises, des mauvaises conditions de vie et de travail et le manque de promotions.

« Nous mettons nos vies en danger tous les jours dans cet état de quasi-guerre avec la Corée du Nord. (…) La vie en tant que pilote de combat est peut-être honorable, mais je ne sais pas s’il y a beaucoup de gens prêts à vivre avec autant de stress et à être constamment loin de leur famille le week-end et les jours fériés. Je pense que ceci est la principale raison de l’exode, plutôt que l’argent », a commenté un pilote de la RoKAF auprès de l’agence Yonhap.

Photo : Issue du film Windfighter

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