Séoul renforce ses positions défensives face à la Corée du Nord

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Les relations entre Séoul et Pyongyang alternent entre calme relatif et brusque regain de tension. Par le passé, plusieurs incidents auraient pu dégénérer. Des accrochages en mer Jaune ont eu lieu à plusieurs reprises. Et l’on pourrait citer le naufrage de la corvette Cheonan, qui aurait été torpillée par la marine nord-corénne, en 2010, ou encore le bombardement, la même année, de l’île sud-coréenne de Yeonpyeong.

L’incident le plus récent s’est produit le 4 août, à l’approche de la commémoration marquant le 70e anniversaire de la libération de la péninsule des forces d’occupation japonaises.

Ce jour-là, deux soldats sud-coréens ont été sérieusement blessés par l’explosion de mines lors d’une patrouille dans la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux pays depuis le cessez-le-feu 1953.

Dans la foulée, Séoul a accusé Pyongyang d’avoir envoyé des soldats pour discrétement enfouir ces mines dans cette DMZ. Les autorités sud-coréennes ont été confortées par la Commission d’armistice militaire du Commandement des Nations unies (UNCMAC), chargée de surveiller le cessez-le-feu entre les deux pays.

En effet, cette dernière a avancé que l’analyse des débris avait permis de déterminer qu’ils s’agissait bien de mines antipersonnel nord-coréennes récentes.

« Les investigations ont déterminé que les engins avaient été placés récemment, excluant la possibilité qu’il puisse s’agir de mines antipersonnel héritées (d’une époque antérieure) qui se seraient déplacées », a en effet fait savoir l’UNCMAC à l’issue d’une enquête menée par des experts sud-coréens, américains, néo-zélandais et colombien, en présence de représentants suédois et suisses de la Commission de supervision des nations neutres (CSNN).

« Notre armée (….) fera payer à la Corée du Nord un prix sévère et proportionné pour sa provocation », a alors prévenu l’état-major sud-coréen, parlant d’un « acte son fondement » et d’une « violation injustifiée » des accords de cessez-le-feu. Et d’en appeler Pyongyang à présenter des excuses et à punir les responsables.

En attendant, la première mesure décidée par Séoul a été de reprendre ses opérations de guerre psychologique. C’est une « première étape », a indiqué le ministère sud-coréen de la Défense, qui en a promis d’autres.

Concrètement, il s’agit de réactiver des haut-parleurs très puissants disposés le long de la frontière afin de diffuser des informations et des messages à plus de 10 kilomètres à la ronde.

Ces haut-parleurs s’étaient tus en 2004, à l’initiative du président sud-coréen Kim Dae-Jung, qui avait alors amorcé une tentative de rapprochement entre les deux pays rivaux. En 2010, Séoul avait émis l’idée de leur faire reprendre du service… Mais le régime nord-coréen menaça de les bombarder… Qu’en sera-t-il maintenant?

Nous renforçons nos positions défensives (le long de la frontière) contre une nouvelle provocation potentielle du Nord », a averti Kim Min-Seok, le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. « L’armée répliquera immédiatement si la Corée du Nord ouvre le feu sur les haut-parleurs, a-t-il dit. Les personnes habitant le secteur ont été invités à faire preuve de la plus grande prudence et les agriculteurs à déserter leurs champs », a-t-il ajouté.

Ainsi, les forces sud-coréennes ont déployé, dans les zones concernées, des caméras de surveillance, des drones, des missiles anti-char Tow, des canons antiaériens K-30 ainsi que des radars de contre-batterie AN/TPQ-36.

« Les autorités militaires projettent de répliquer avec des mesures d’autodéfense en cas d’attaque ciblée de la Corée du Nord contre les haut-parleurs selon la Charte des Nations unies. La charte reconnaît l’autodéfense en cas d’attaque comme un droit des pays membres dans l’article 51 », a rappelé l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

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