Six F-16 américains déployés sur la base turque d’Incirlik

f16-aviano-20150810

Suite à l’attentat contres des militants de la cause kurde commis à Suruç (qui n’a toujours pas été revendiqué) et surtout à des échanges de tirs entre des militaires turcs et des militants de l’État islamique (EI ou Daesh), en juillet, Ankara a amorcé un revirement dans sa politique à l’égard de l’organisation jihadiste et a finalement autorisé l’aviation américaine à utiliser la base aérienne d’Incirlik pour mener des missions au-dessus de la Syrie.

Mais, depuis ce changement de ton, la Turquie a surtout visé des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lequel a accusé Ankara d’être derrière l’attentat de Suruç avant de commettre à son tour des attaques contre les forces de sécurité turque en représailles. En deux semaines de raids aériens, près de 390 militants de ce mouvement kurde ont été tués, notamment dans le nord de l’Irak.

Cela étant, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a indiqué, la semaine passée, que son pays allait « bientôt » commencer à combattre l’EI dans le cadre d’une « lutte d’envergure ». Dans le même temps, l’on apprenait que l’état-major de l’armée turque venait d’être renouvelé, avec la nomination du général Hulusi Akar à la place du général Necdet Özel, qui était en poste depuis 2011.

Quoi qu’il en soit, et en attendant cette action « d’envergure » contre l’EI promise par Ankara, 6 avions F-16 américains ont été déployés, le 9 août, sur la base d’Incirlik, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve. Ces appareils appartiennent au 31st Fighter Wing, habituellement basé à Aviano, en Italie. Un détachement de 300 personnels de l’US Air Force les accompagne.

Ce déploiement « fait suite à la décision de la Turquie d’accueillir des avions américains menant des opérations contre l’EI », a sobrement expliqué le Pentagone, dans un communiqué.

Si cela va rapprocher les avions de la coalition de leur zone d’opération [ndlr, Incirlik est à 200 km environ des positions jihadistes], l’accord conclu entre Washington et Ankara sur l’usage de cette base autorise des raids sur les positions de l’EI mais pas d’appui aérien au profit des milices kurdes actives dans le nord de la Syrie. C’est du moins ce qu’a rapporté le quotidien Hurriyet, le 29 juillet.

Avant l’arrivée de ces 6 F-16, l’aviation américaine a déjà utilisé depuis Incirlik, des drones armés pour des missions dans le nord de la Syrie. L’un d’eux a même effectué une frappe contre l’EI, le 5 août dernier, dans la région de Raqqa.

Par ailleurs, le lendemain, l’EI s’est emparé de la localité d’Al-Qaryatayn, dans la province syrienne de Homs, ce qui permet à l’organisation jihadiste de relier par la route plusieurs secteurs qu’elle contrôle.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]