Nouvelle attaque des jihadistes d’al-Nosra contre les rebelles syriens formés par les États-Unis

La semaine passée, le Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, a revendiqué l’enlèvement du colonel Nadim al-Hassan, le chef de la Division 30, une unité rebelle syrienne comptant dans ses rangs les 54 combattants formés à ce jour par des instructeurs militaires américains.

Deux jours plus tard, le Front al-Nosra a attaqué le quartier général de la Division 30, obligeant l’aviation américaine à intervenir. Bilan : 25 jihadistes et au moins 7 rebelles « modérés » tués.

Du coup, des responsables américains ont confirmé une information du Wall Street Journal selon laquelle Washington a autorisé des frappes aériennes pour défendre les rebelles de la « New Syrian Force », ce qui signifie que peuvent être visés aussi bien les jihadistes d’al-Nosra ou de l’État islamique (EI ou Daesh) que les forces loyales au régime de Bachar el-Assad.

« Nous n’entrerons pas dans le détail de nos règles d’engagement, mais nous avons toujours dit que nous prendrions les mesures nécessaires pour faire en sorte que ces forces [ndlr, les rebelles modérés] puissent mener leur mission avec succès », a ainsi commenté Alistair Baskey, le porte-parole du Conseil à la sécurité nationale de la Maison blanche.

Toutefois, cette position a été critiquée par la Russie, le 3 août. « Moscou a souligné à de multiples reprises qu’aider l’opposition syrienne, ne serait-ce que par des moyens financiers ou techniques, conduirait à accroître la déstabilisation de la situation dans le pays », a fait valoir Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

Cela étant, il paraît peu probable de voir des avions de la coalition anti-EI s’en prendre directement aux forces loyalistes. Ou du moins, l’on peut supposer que toute confrontation directe sera évitée : ce serait prendre le risque de s’exposer à une riposte de la défense aérienne syrienne.

« Nous ne sommes pas en guerre avec le régime d’Assad », a d’ailleurs déclaré le capitaine Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.

Quoi qu’il en soit, ce débat ne semble pas émouvoir les jihadistes d’al-Nosra puisque, à l’issue d’une nouvelle attaque, cette fois contre le camp de réfugiés de Qah, au moins 5 autres rebelles de la Division 30 ont capturés.

La branche syrienne d’al-Qaïda s’en prend aux combattants de cette Division 30 parce qu’elle les accuse d’être « des agents des intérêts américains dans la région ». Reste que cela met à mal la stratégie réaffirmée par le président Obama, qui consiste à miser sur la formation de rebelles modérés en Syrie pour combattre à la fois l’EI et les forces du régime de Damas.

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