L’UE et les États-Unis ont appelé la Turquie à la retenue contre les Kurdes du PKK

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L’attentat suicide commis contre des militants de la cause kurde à Suruç, le 20 juillet dernier, et attribué à l’État islamique (qui ne l’a pas revendiqué), a fait voler en éclat le processus de paix amorcé depuis 2012 entre les autorités turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

En effet, ce dernier accuse Ankara d’être à l’origine de cet attentat et multiplie les représailles contre l’armée et les forces de sécurité turques.

Dans le même temps, et après un échange de tirs à sa frontière avec des jihadistes, la Turquie, jusque-là accusée de passivité à son égard (si ce n’est plus…), a mené des raids aériens contre l’État islamique (EI) et autorisé la coalition internationale à l’oeuvre en Irak et en Syrie à utiliser la base aérienne d’Incirlik, d’où des drones armés de l’US Air Force ont décollé, le 3 août au soir.

Ce revirement d’Ankara a été salué par de nombreux dirigeants, dont le président Hollande, qui a remercié son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, pour l' »action vigoureuse menée contre Daesh et pour le renforcement de l’engagement de la Turquie aux côtés de la Coalition ».

Mais en fait d' »action vigoureuse », ce sont surtout les militants du PKK qui en font les frais… étant donné que les forces aériennes turques ont effectué davantages de raids – certains ayant même été « massifs » – contre leurs positions, notamment dans le nord de l’Irak. Selon Ankara, ces frappes aériennes auraient tué plus de 260 combattants kurdes. On attend le bilan des pertes infligées à l’EI…

D’où les appels lancés par l’Union européenne (UE) et les États-Unis à l’adresse de la Turquie. Dans un communiqué, le commissaire euripéen à l’Élargissement, Johannes Hahn, a reconnu le droit pour Ankara de « prévenir et de réagir à toute forme de terrorisme, qui doit être condamné sans ambiguïté ». Mais, a-t-il ajouté, « la réponse doit toutefois être proportionnée, ciblée et elle ne doit en aucun cas mettre en danger le dialogue politique démocratique dans le pays ».

À Washington, le ton est identique. « Nous voulons que le PKK renonce à la violence et reprenne les discussions avant le gouvernement turc (…) et nous voulons voir le gouvernement turc répondre de manière proportionnée » aux attaques, a ainsi décalré Mark Toner, un porte-parole de la diplomatie américaine.

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