Sahel : Le général Patrick Brethous prend le commandement de la force Barkhane

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Après un an passé à la tête de l’opération Barkhane, lancée il y a pile un an dans la bande sahélo-saharienne (BSS), le général Jean-Pierre Palasset va passer le relai, ce 1er août, à N’Djamena, au général Patrick Brethous qui occupait jusqu’alors les fonctions de chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) à l’État-major des armées (EMA).

Saint-cyrien, le général Brethous est issu de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) et a notamment commandé le 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces spéciales (RHFS) entre 2004 et 2006.

Pour rappel, dans le cadre d’une approche régionale, c’est à dire en partenariat avec les forces armées du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), Barkhane, qui a pris la suite des opérations Serval et Épervier, a pour mission de maintenir la pression sur les groupes armés terroristes dans la BSS,  notamment en interceptant leurs flux logistiques et en assurant une surveillance des points de transit.

En outre, la force Barkhane vient en appui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), régulièrement attaquée par les groupes jihadistes.

Le dispositif militaire de cette opération mobilise plus de 3.000 militaires pour une zone d’intervention aussi grande que l’Europe (soit autant pour la Kapisa et le district de Surobi, en Afghanistan, entre 2008 et 2012).

Il s’appuie, notamment sur 2 Groupements tactiques interarmes (GTIA), déployés sur les fuseaux Ouest (Mali) et Est (Tchad), des détachements de liaison et d’appui opérationnel (DLAO), des éléments des forces spéciales, un sous-groupement aéromobile (SGAM) basé à Gao, 4 Mirage 2000C/D au Niger et 4 Rafale à N’Djamena et 3 drones Reaper ainsi que 2 Harfang mis en oeuvre depuis Niamey.

En un an, la force Barkhane a conduit plus de 400 patrouilles et mis hors de combat 125 jihadistes, dont d’importants cadres de groupes terroristes. Ces opérations ont permis de libérer un otage néerlandais et de détruire 20 tonnes d’armes et de munitions (engins explosifs improvisés, mortiers, obus, etc) et 3.500 kg de drogue. En outre, 25 véhicules ont été saisis de même que 80 appareils électroniques (téléphones, ordinateurs, GPS, radios), lesquels ont livré leurs secrets.

Ce bilan a pu être obtenu grâce au concours des logisticiens, des spécialistes en télécommunications et aux maintenanciers. Les conditions très dures de la BSS font que les matériels souffrent autant que les hommes.

Le sable, fin et poudreux s’infiltre partout, y compris dans le carburant, tandis que la chaleur dilate les joints des moteurs. Ainsi par exemple, à Madama, où une base avancée a été installée pour surveiller les mouvements dans le nord du Niger, les 3 blindés à roue doté d’un canon de 90 mm (les ERC-90 Sagaie étaient en réparation à la mi-juillet. Pour les hélicoptères, il faut compter 5 à 10 heures de maintenance pour 1 heure de vol….

Quant à la logistique, elle doit composer avec les « élongations », comprendre les longues distances. Au total, ce sont 2.500.000 km qui ont été parcourus en un an pour livrer 6.000 tonnes de fret, 10 millions de litres d’eau et 350.000 rations de combat. Pour cela, 65.000 m3 de carburant ont été consommés.

Enfin, ce bilan établi pour le premier anniversaire de l’opération Barkhane doit aussi être l’occasion de se souvenir de deux militaires français morts pour la France : l’adjudant Thomas Dupuy, du Commando parachutiste de l’Air n°10, tué à l’âge de 32 ans lors d’un combat mené contre une trentaine de jihadistes dans le massif du Tigharghar (Mali) et l’adjudant Samir Bajja, 38 ans, du Service des essences des armées, victime d’un accident d’hélicoptère au Burkina Faso.

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