L’armée tchadienne dit avoir tué plus de 100 jihadistes de Boko Haram dans la région du lac Tchad

Après deux attentats suicides commis à N’Djamena à quelques semaines d’intervalle (plus de 50 tués), l’armée tchadienne a lancé une vaste opération de ratissage dans la région du lac Tchad contre les jihadistes du groupe Boko Haram, désormais lié à l’État islamique.

Et, ce 31 juillet, l’état-major tchadien a communiqué un premier bilan de cette opération qui mobilise environ un millier d’hommes. À noter que les autorités avaient pris la précaution de demander aux civils de quitter les îles du lac Tchad avant son lancement.

« Depuis deux semaines, les terroristes de Boko Haram tentent de s’infiltrer dans nos îles du lac Tchad pour perpétrer des attaques sur de paisibles citoyens. (…) Nos forces armées et de sécurité ont lancé une vaste offensive pour débusquer et neutraliser ces terroristes sur ces îles », a expliqué son porte-parole, le colonel Azem Bermendoa Agouna.

Au total, et en 15 jours, l’armée tchadienne a ainsi neutralisé 117 membres de Boko Haram et a perdu, dans le même temps, deux des siens. En outre, « plusieurs embarcations ont été détruites et plusieurs armes de différents calibres ont été récupérées », a précisé le colonel Agouna.

Les opérations ont concerné principalement les villages de Koungya, Merikouta, Choua et Blarigui. « Le ratissage continue et le bilan définitif sera communiqué ultérieurement », a ajouté le colonel tchadien.

Que ce soit au Tchad ou au Cameroun, les bilans des opérations menées contre Boko Haram, qui se fait maintenant appeler « État islamique en Afrique de l’Ouest », sont toujours impressionnants, avec un ratio de perte de 1% environ. Cependant, il est compliqué d’en avoir une confirmation de manière indépendante.

En attendant, malgré ses pertes, le groupe jihadiste poursuit ses actions meurtrières,  avec encore un attentat suicide commis ce jour à Maiduguri, dans le nord-est du Nigéria, où des élus ont récemment indiqué qu’il contrôle encore au moins 5 districts dans les États de Borno et de Yobe ainsi que la forêt de Sambisa. Et cela, en dépit d’une double offensive tchadienne lancée depuis le Niger et le Cameroun en février et le « réveil » de l’armée nigériane, qui, jusqu’alors, avait fait preuve d’une certaine passivité.

Par ailleurs, la Force d’intervention conjointe multinationale mise en place sous l’égide de l’Union africaine pour combattre Boko Haram doit prochainement être opérationnelle avec 8.700 soldats fournis par le Niger, le Nigéria, le Cameroun, le Tchad et le Bénin. Son chef a été désigné le 30 juillet : il s’agit du général nigérian Iliya Abbah. Ce dernier dirigera les opérations depuis N’Djamena, c’est à dire non loin de l’état-major de la force française Barkhane.

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