Les États-Unis prêts à renforcer leur coopération militaire avec Israël

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Les propos tenus par l’ayatollah Khamenei, le guide suprême de la Révolution islamique d’Iran, après la signature de l’accord de Vienne, censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire en échange d’une levée des sanction internationales qui ciblent son économie, ont douché l’enthousiasme de certains responsables occidentaux, à commencer par celui de John Kerry, le secrétaire d’État américain.

Pour rappel, dans un discours prononcé à l’occasion de la fin du ramadan, l’ayatollah Khamenei avait notamment déclaré que l’Iran « ne renoncera pas à soutenir ses amis dans la région, les peuples opprimés de Palestine, du Yémen, les peuples et gouvernements syriens et irakiens, le peuple opprimé de Bahreïn et les combattants sincères de la résistance au Liban et en Palestine » et fustigé les États-Unis.

« Les politiques des États-Unis dans la région sont opposées à 180% à celles de la République islamique d’Iran, a-t-il encore ajouté. Nous avons répété à de nombreuses reprises que nous n’avons aucun dialogue avec les États-Unis sur les questions internationales, régionales ou bilatérales. Quelque fois, comme dans le cas nucléaire, nous avons négocié avec les États-Unis sur la base de nos intérêts », avait fait valoir la plus haute autorité du régime iranien.

« Je ne sais pas l’interpréter pour le moment, sauf à le prendre pour argent comptant », a ainsi commenté John Kerry, lors d’un entretien accordé à la télévision saoudienne Al Arabiya.

« Mais je sais vraiment que souvent des remarques sont faites publiquement et les choses peuvent évoluer différemment. Si c’est de la politique, c’est très inquiétant, c’est très dérangeant, » a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, les déclarations de l’ayatollah Khamenei ne sont pas de nature à faire changer Israël d’avis au sujet de l’accord de Vienne. L’Iran va « recevoir des centaines de milliards de dollars » en raison de la levée des sanctions économiques et « déclare déjà ouvertement qu’il va utiliser cet argent pour financer et armer ses mouvements terroristes dans la région et à travers le monde », a ainsi fait à nouveau valoir Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, devant la Knesset, le 20 juillet.

Donner des assurances aux responsables israéliens, tel est l’objet du déplacement à Tel-Aviv, le même jour, d’Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense.

À l’issue d’une rencontre avec son homologue israélien, Moshé Yaalon, le chef du Pentagone a indiqué à la presse avoir discuté d’un « certain nombre de mesures destinées à renforcer notre sécurité mutuelle », notamment dans les domaines de la défense antimissile, de la planification militaire ou encore de la cyberdéfense.

« Nous pouvons en faire beaucoup plus » en matière de coopération militaire, « c’est l’opinion des Etats-Unis », a affirmé M. Carter.

Quant à savoir ce que Tsahal attend de ce renforcement de cette coopération militaire, M. Yaalon a indiqué qu’on le saura à la « fin de l’année », c’est à dire après l’évaluation des conséquences de l’accord de Vienne sur la sécurité d’Israël.

« Nous devons faire un travail d’étude, en regardant avec beaucoup d’attention l’impact » de l’accord, a-t-il expliqué. « Nous pensons que l’Iran va renforcer ses capacités d’armement conventionnel » et que ses alliés, à commencer par le Hamas palestinien et surtout le Hezbollah libanais, « vont avoir plus d’argent », a-t-il estimé.

En attendant, et alors que M. Netanyahu est en froid avec la Maison Blanche, M. Yaalon a quand même tenu à mettre un peu d’huile dans les rouages en remerciant « les États-Unis, sous la direction du président Obama, pour être le plus grand ami d’Israël ».

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