L’État islamique aurait eu recours à des armes chimiques contre les milices kurdes en Syrie

Depuis des semaines, l’organisation État islamique (EI ou Daesh) tente de s’emparer du gouvernorat Hassaké, dont la capitale est contrôlée par des forces du régime syrien et des combattants des Unités de protections du peuple (YPG) kurdes.

Et, visiblement, les jihadistes ne reculent devant aucun moyen pour arriver à leurs fins. Ainsi, le 28 juin, selon les YPG et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Daesh aurait utilisé des armes chimiques lors d’assauts donnés contre le quartier de Salhiya, à Hassaké et d’autres positions tenues dans le secteur par les miliciens kurdes, précisément près de Tall Brak.

D’après les éléments donnés par les YPG, les projectiles ont dégagé un « gaz jaune avec une forte odeur d’oignon pourri » à l’impact. Puis, le sol « porte les taches d’un liquide vert qui devient jaune une fois exposé au soleil ».

« Nos troupes exposées à ces attaques ont eu des brûlures à la gorge, aux yeux et au nez, accompagnées de maux de tête, des douleurs musculaires, une perte de concentration, des problèmes de mobilité et des vomissements », ont expliqué les YPG, qui n’ont toutefois pas subi de pertes suite à l’exposition de leurs troupes à cette substance. En outre, les miliciens kurdes ont saisi des masques à gaz ayant appartenu à des jihadistes de l’EI.

De son côté, l’OSDH a confirmé la déclaration des YPG. S’appuyant sur un vaste réseau de correspondants en Syrie, il a précisé, en se fiant à des sources médicales, qu’au moins 12 miliciens kurdes avaient été atteints par ces attaques chimiques.

Les YPG ont indiqué avoir lancé une enquête avec le concours de l’ONG Conflict Armament Research (CAR)  et d’experts du groupe Sahan Research. Selon ces deux organisations, 7 missiles ont été tirés sur la ville de Hassaké et 17 autres lors de l’attaque près de Tall Brak.

Les tests pratiqués sur les combattants exposés lors de ces attaques ont révélés la présence d’une substance que « l’on trouve )habituellement dans les pesticides ». Pour autant, les agents chimiques utilisés n’ont pas pu encore être précisé.

Ce n’est pas la première attaque chimique attribuée à l’EI. L’organisation islamique aurait en effet utilisé du gaz chloré (dichlore ou Bertholite) en Irak, voire du gaz sarin lors de sa tentative de s’emparer de Kobané.

Ce recours à des armes chimiques ne serait pas une surprise. On sait que l’EI s’y intéresse de près : des documents trouvés en Syrie en attestent et il compte dans ses rangs des « spécialistes », pour la plupart ayant travaillé à l’usine Al-Muthanna du temps de Saddam Hussein.

« L’utilisation du chlore par Daesh, et le recrutement de professionnels hautement formés techniquement, dont certains viennent d’Occident, révèlent le sérieux du développement d’armes chimiques opéré par l’organisation terroriste », avait d’ailleurs prévenu  Julie Bishop, le ministre australien des Affaires étrangères, lors d’un discours prononcé en juin devant l’Australia Group.

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