La presse officielle chinoise plaide pour la mise au point d’un nouveau bombardier stratégique

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Étant donné que l’US Air Force planche sur son futur bombardier furtif (Long Range Strike Bomber – LRS-B) et que la Russie en fait de même avec le projet PAK-DA, afin de remplacer au moins les Tu-95 « Bear », la Chine entend en faire de même.

Du moins, c’est le sens de l’appel lancé par le quotidien officiel China Daily, pour qui il est nécessaire de doter la composante aérienne de l’Armée populaire de libération (APL) d’un nouveau bombarder « à long rayon d’action, sans lequel on ne peut pas parler de force stratégique ».

Ainsi, selon ce journal, il faudrait que ce bombardier puisse avoir un rayon d’action de 8.000 kilomètres (et sans ravitaillement en vol) et emporter 10 tonnes de bombes. Il serait ainsi en mesure d’intervenir jusqu’à la « deuxième chaîne d’îles » qui constitue « le périmètre de défense maritime du pays ».

Pour les stratèges chinois, la « première chaîne » part du Japon jusqu’à Taïwan en passant par les Philippines. La seconde va des îles japonaises d’Ogazawara (ou Boin) jusqu’aux îles Mariannes et Caroline.

Actuellement, les forces aériennes chinoises disposent de bombardiers Xian H-6K, qui ne sont qu’une copie du Tupolev Tu-16 « Badger » soviétique. Modernisés, ils peuvent emporter 6 missiles de croisière.

S’agissant des spécifications précises de ce futur bombardier stratégiques, les experts militaires sollicités par China Daily ont exprimé des désaccords.

« Notre nouveau bombardier devrait être supersonique comme le Tu-160 [russe, ndlr], ce qui signifie qu’il peut pénétrer les défenses aériennes à vitesse ultra-rapide. Mais contrairement à l’avion russe, le nôtre devrait avoir des ailes fixes plutôt que des ailes à géométrie variables car elles ajoutent de la complexité à la conception tout en étant devenues moins utiles dans les opérations aériennes modernes », a expliqué l’un d’eux.

« En outre, je ne pense pas que nous avons besoin de construire un avion comme le B-2, car un tel appareil sera trop technologiquement et financièrement difficile pour la Chine. Faut-il investir un montant astronomique pour développer une version chinoise du B-2 seulement pour son apparence et sa furtivité douteuse? », a continué le même expert.

Un chercheur de l’Académie des sciences militaires de l’APL, également cité par China Daily, a développé un point de vue opposé. « Notre nouveau bombardier stratégique devra avoir une survivabilité élevée et une longue distance de pénétration, ce qui exige un avion à faible visibilité », a-t-il dit. « Bien que le Tu-160 est supersonique, sa configuration classique ne supporte pas la furtivité », a-t-il ajouté.

En réalité, cela fait plusieurs mois que des bruits circulent au sujet d’un programme chinois de bombardier stratégique. Ce dernier, connu sous le nom de H-20, aurait été confié Xi’an Aircraft Industrial Corporation et devrait être achevé aux environs de 2025. Cependant, le dernier rapport [.pdf] remis par le Pentagone au Congrès au sujet de l’évolution des capacités militaires chinoises n’en fait pas mention.

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