Selon le président Obama, la coalition est déterminée à accentuer la lutte contre l’EI

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Pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a rencontré, le 6 juillet, son homologue américain, Ashton Carter, l’organisation État islamique (EI ou Daesh) n’est plus un groupe terroriste mais une « armée terroriste » ayant la capacité de manoeuvrer comme une armée classique tout en ayant recours à des modes d’action terroristes.

En outre, M. Le Drian a justifié la stratégie suivie jusqu’à présent par la coalition internationale, laquelle mise sur des frappes aériennes ainsi que sur la formation de forces terrestres locales. Or, cette dernière est la cible de critiques, notamment après la prise, par l’EI, des villes de Ramadi en Irak et de Palmyre en Syrie.

Or, pour le ministre, les raids aériens de la coalition ont permis de « stabiliser » la situation alors que l’EI s’approchait dangereusement de Bagdad. Mais, a-t-il reconnu, il s’agira de mener une action de long-terme.

Le président américain, Barack Obama, qui aussi fait un déplacement au Pentagone le même jour, n’a pas dit autre chose. « Nous intensifions nos efforts contre les bases de l’EI en Syrie », a-t-il dit, à cette occasion. « Nos frappes aériennes continueront à viser les installations pétrolières et gazières qui financent nombre de leurs opérations. Nous visons la direction et les infrastructures de l’EI en Syrie », a-t-il insisté.

Tout en reconnaissant les avancées de l’organisation jihadiste à Ramadi et à Palmyre, le chef de la Maison Blanche a tenu à rappeler les progrès obtenus par la coalition, qui a effectué plus de 5.000 frappes aériennes en Irak et en Syrie, ce qui aurait permis de neutraliser « des milliers de combattants, dont des hauts responsables de l’EI ».

« Au cours de l’année écoulée, nous avons vu qu’avec un partenaire efficace sur le terrain, l’EI pouvait être repoussé », a aussi affirmé M. Obama, qui a cité Kobané et Tall Abyad, en Syrie, où la coalition a fourni un appui aérien aux milices kurdes des YPG, ainsi que le barrage de Mossoul, le mont Sinjar et… Tikrit en Irak.

Dans les deux premiers cas, la coalition a appuyé les forces kurdes irakiennes (peshmergas)… alors que la reprise de Tikrit à l’EI a été l’oeuvre des milices chiites soutenues par l’Iran.

Aussi, le président Obama a sans doute commis une maladresse en associant les frappes de la coalition et l’action de ces milices chiites à Tikrit, sachant que ces dernières ont commis des exactions sur les populations sunnites…

Pour cette raison, certains responsables – en activité ou retiré des « affaires », comme le général David Petraeus, l’artisan du « surge » de 2007 – avaient émis des réserves sur ce sujet, dans la mesure où « il nous ferait passer, aux yeux des sunnites de la région, pour le soutien aérien rapproché de la Force al-Qods et des milices chiites ».

Quoi qu’il en soit, même si le combat s’annonce long, le président Obama ne doute pas de son issue. « Les faiblesses stratégiques de l’EI sont réelles », a-t-il estimé, en avançant l’absence de force aérienne chez des jihadistes qui « n’ont le soutien d’aucun pays » et dont la « brutalité crée un véritable ressentiment au sein des populations qu’ils contrôlent ».

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