Face à Boko Haram, la France et le Cameroun vont renforcer leur coopération

Depuis le début de ce mois, le groupe jihadiste Boko Haram, lié à l’État islamique (EI), a attaqué 6 localités et tué plus de 200 personnes, principalement dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigéria.

L’organisation terroriste, qui a pourtant été mise sur la défensive ces dernières semaines, constitue toujours une menace non seulement pour le Nigéria mais aussi pour les pays frontaliers, c’est à dire le Niger et le Cameroun. Après des attentats suicides commis à N’Djamena, en juin, et la découverte récente d’une importante cache d’armes dans la capitale tchadienne, la presse camerounaise craint de voir Yaoundé être la prochaine cible du groupe jihadiste, d’autant plus que ce dernier a multiplié les incursions meurtrières dans l’extrême nord du pays.

Cela étant, la France a proposé une aide aux pays menacés par Boko Haram. En décembre, une cellule de coordination et de liaison (CCL), adossée à la force Barkhane, a été mise en place afin de faciliter l’échange de renseignements et d’informations entre les forces militaires des États concernés. Puis, des détachements de liaison et de contact ont été envoyés dans le sud du Niger, à Diffa, et au Cameroun.

Enfin, dans le cadre des accords de défense liant Paris à Yaoundé, un Détachement d’instruction opérationnelle (DIO) de l’armée de Terre a récemment formé une soixantaine de militaires camerounais dans le domaine des engins explosifs improvisés (IED), une arme souvent utilisée par Boko Haram.

Mais, le 3 juillet, à l’occasion du bref déplacement du président Hollande à Yaoudé, où il évoqué les questions sécuritaires avec Paul Biya, son homologue camerounais, il a été convenu d’un renforcement de la coopération entre les deux pays.

« La France est aux côtés du Cameroun face aux menaces de Boko Haram », a assuré M. Hollande. « Nous avons voulu il y a un an qu’il y ait une coordination plus forte de nos actions (…) nous allons encore amplifier cette coopération notamment en matière de renseignement (images aériennes), de formation militaire et de coordination des actions », a-t-il poursuivi.

S’agissant de la prise en charge des dizaines de milliers de civils ayant fui au Cameroun les exactions de Boko Haram, le président Hollande a estimé nécessaire qu’il puisse y avoir une « aide internationale » et indiqué que celle de la France serait « poursuivie et amplifiée ».

Pour rappel, le Cameroun fait partie des pays contributeurs (Tchad, Nigéria, Bénin, Niger) d’une force mixte internationale, qui, sous l’égide de l’Union africaine, aura à combattre les jihadistes de Boko Haram dans le nord-est du Nigéria.

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