Le taux de disponibilité technique des hélicoptères s’effrite

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Lors de sa visite au 5e Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC) de Pau, le 29 juin le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a de nouveau souligné l’importance de l’aérocombat. « Cette composante est au coeur de toutes les opérations. Combinant l’action du renseignement, des feux et du mouvement, sa manoeuvre est étroitement intégrée à la manoeuvre terrestre, dans un cadre interarmes, interarmées voire interalliés », a-t-il affirmé.

Mais les opérations récentes ont beaucoup sollicité les hélicoptères, en particulier ceux de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) et de l’armée de l’Air. Et l’on peut s’en rendre compte en étudiant le tableau de leurs taux de disponibilité technique, lequel vient d’être communiqué par le ministère de la Défense au député (Les Républicains) François Cornut-Gentille, qui en avait fait la demande en janvier dernier.

Pour rappel, et comme cette variable est à manier avec précaution, un aéronef est considéré comme « disponible technique » lorsqu’il est en mesure d’effectuer dans un délai inférieur à 6 heures une des missions correspondant à son emploi. L’essentiel est donc de disposer des aéronefs nécessaires au bon moment pour effectuer une mission donnée.

Ainsi, l’hélicoptère NH-90 TTH de l’ALAT est l’appareil qui affiche le meilleur taux de disponibilité technique, avec 53% au 31 décembre 2014. Pour 13 appareils en ligne, le coût de l’entretien programmé du matériel (EPM) s’est élevé à 30.03 millions, soit 2,31 millions par machine en moyenne.

Les Lynx de la Marine nationale voient leur taux de disponibilité retrouver le niveau qui était le leur en 2012 (22,90%), après avoir connu une chute sévère l’an passé (15% seulement).

Le taux de disponibilité des Caracal s’améliore légèrement, passant de 35 à 35,90%. pour 19 machines disponibles. Cela s’explique sans doute en partie par la hausse des crédits d’EPM en leur faveur, ces derniers ayant augmenté d’environ 10 millions d’euros d’une année sur l’autre (53,06 millions contre 43,1).

Pour les autres modèles, c’est à dire les NH-90 NFH, les Alouette III, les Gazelle, les Fennec, les Tigre, les Cougar, les Puma et Super Puma ainsi que les Dauphin, les voyants sont au rouge.

Ainsi, le taux de disponibilité technique des Tigre (6 ans d’âge moyen) est passé de 30% en 2012 puis à 22% l’année suivant pour tomber à 17,40% en 2014. Le tout avec des crédits d’EPM en légère baisse, passant de 98.5 à 82.87 millions d’euros. Leur « ancêtre », c’est à dire la Gazelle, tire encore bien son épingle du jeu avec un taux de disponibilité de 44,80% (pour 124 machines âgés en moyenne de 28 ans) et des crédits d’EPM s’élevant à 42,86 millions (en baisse de 12 millions).

Enfin, le plus faible taux de disponibilité technique revient aux 28 Cougar qui étaient disponibles au 31 décembre 2014, avec une valeur de seulement 14,50%.

Photo : Tigre lors de l’exercice VERMEILLE 2015 (c) CHRISTOPHE Sirejol – Photographies cédées gracieusement avec autorisation de publication valable uniquement sur les supports papiers et/ou numériques de ZONE MILITAIRE – Opex360

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