La Marine nationale met en ligne une mine d’informations

colsbleus-20150627Ceux qui s’intéressent à la Marine nationale ne peuvent que connaître l’hebdomadaire « Cols bleus », qui fête cette année ses 70 ans d’existence. À cette occasion, tous les numéros publiés depuis la semaine du 23 février 1945 sont – ou seront – disponibles gratuitement via le site Colsbleus.fr.

Ces anciens numéros de l’hebdomadaire sont au format .pdf (cela dit, il faut leur ajouter l’extention .pdf après les avoir téléchargés en faisant un clic droit et en sélectionnant « renommer »). Pour le moment, seuls ceux de la période 1945-1967 ont été mis en ligne. Les autres (1967-2010) suivront dans les semaines à venir.

La navigation entre ces différents numéros est cependant un peu compliquée, même si le Sirpa Marine assure qu' »un moteur de recherche par mots clés permet de retrouver les articles »… Pour l’avoir testé, on n’a pas réussi à trouver les exemplaires évoquant l’Indochine…

Mais ces petits problèmes ne sont rien comparé à la valeur de cette mine d’informations. Et le mieux est sans doute de piocher au hasard parmi tous ces exemplaires numérisés. Et, l’on se rendra ainsi compte de la liberté de ton de certains rédacteurs de cet hebdomadaire « de la marine française » , comme dans la chronique « Au pied levé », signé par « Le Crabe » ou encore dans celle appelée « Embruns ».

Dans le numéro du 2 juillet 1955, à propos des débats alors en cours sur la réorganisation de la « défense nationale », on peut lire des propos d’une étonnante actualité :

« La situation dans nos territoires d’outre-Mer et la situation internationale, en dépit d’une certaine détente que la presse mondiale s’efforce de mettre en valeur, exigent que nous restions vigilants. Nous ne pouvons accentuer les retards que nous avons accumulés depuis la fin de la guerre dans nos armements si nous voulons reprendre vie dans une atmosphère de sécurité. (…) Il n’est point que les grands pays qui affirment leur volonté de rendre plus fortes leurs armées, leurs marines, leurs aviations : toute une masse de nations moins importantes sont décidées à développer leurs forces militaires et leur moyens de défense parce qu’elles savent qu’il y va de leur prestige et de leur existence même.

« Notre programme naval a subi, du fait de nombreux atermoiement et de longues discussions des pertes de temps considérables. La construction des navires de guerre est une tâche de longue haleine où les retards ne se rattrapent qu’avec de lourdes difficultés. Qu’on y songe et qu’on ne dispute pas quelques milliards à cet élément de notre vie alors que tant d’autres sommes sont dispensées avec légèreté et parfois sans rendement efficace pour le pays. Non seulement la sécurité de la métropole et le calme dans nos territoire d’outre-Mer en dépendent mais aussi la force morale de notre peuple sans laquelle il n’est point espoir de redressement ».

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