La sécurité dans le golfe de Guinée au menu d’une vingtaine de chefs d’état-major de marines européennes et africaines

Le golfe de Guinée est une zone très sensible pour plusieurs raisons. Raisons qui ont été rappelées par l’amiral Bernard Rogel, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), lors de l’ouverture d’un séminaire réunissant ses homologues africains et européens pour évoquer les questions de sécurités concernant cette partie du monde.

Cette réunion, organisée les 25 et 26 juin à Brest, où est installé le commandement de la zone maritime Atlantique (CECLANT), doit permettre aux chefs d’état-major des marines concernées d’échanger « sur les enjeux de sécurité et de sûreté maritime dans le golfe de Guinée. Elle s’inscrit dans le droit fil du sommet de Yaoundé de juin 2013, lors duquel il avait été décidé de mettre en place une stratégie régionale entre les pays concernés, avec une mutualisation des moyens navals, un meilleur partage du renseignement et une harmonisation des règles de poursuite afin de contrer l’essor de la piraterie maritime dans la région.

Ces initiatives furent applaudies et encouragées par Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense. « Toute son action s’articule autour du soutien des Etats de la région, en encourageant ces derniers à porter la responsabilité première de la sécurisation de leur domaine maritime et à définir ensemble, de manière globale, une stratégie régionale », avait-il dit, en février 2014, avant de faire plusieurs propositions, comme la formation à l’action de l’État en mer ou encore étendre le programme ASECMAR (projet d’appui à la réforme du système de sécurité maritime dans le golfe de Guinée) à l’Afrique centrale.

Seulement, depuis, le niveau de la piraterie maritime n’a pas diminué. Qui plus est, il est compliqué d’en avoir une idée précise car, selon le Bureau Maritime Internationale (BMI), qui tient le compte des attaques de pirates, les incidents ne sont pas toujours signalés par les armateurs.

Mais la région n’a pas seulement à faire face au phénomène de la piraterie. Et c’est ce qu’a rappelé l’amiral Rogel, en citant la pêche illégale, qui a pour conséquence un « manque à gagner de l’ordre de 350 millions de dollars par an pour les États côtiers ». Et si l’Union africaine (UA) a conscience du problème et s’est même dotée d’une « stratégie inbtégrée », cette dernière « reste à appliquer ».

Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée est également une zone de transit pour tout ce que l’on peut imaginer en matière de trafics illicites, que ce soit la drogue (entre 20 et 40 tonnes de cocaïne y transitent, chaque année, pour ensuite prendre la direction de l’Europe , les médicaments, les êtres humains, d’armes, de produits miniers ou encore de contrefaçons. En outre, c’est une région riche en pétrole, ce qui ne manque pas de susciter les convoitises, notamment celles des pirates.

Pour rappel, la Marine nationale assure une permanence dans le golfe de Guinée depuis les années 1990, avec la mission Corymbe.

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