Disparition d’Alain Papazow, ancien SAS de la France Libre

papazow-20150623Il fut l’un des plus jeune SAS de la France Libre, voire même le plus jeune : Alain Papazow s’est éteint le 20 juin à l’âge de 90 ans, un an après avoir été élevé au grade d’officier de la Légion d’Honneur à l’occasion du 70e anniversaire des combats de Saint-Marcel (Morbihan)

Né le 14 juin 1925 en Iran, d’un père bulgare et d’une mère bretonne, alors attachée d’ambassade à Téhéran, Alain Papazow décide de quitter sa famille, établie à l’étranger, à l’âge de 16 ans avec la ferme intention de s’engager. Ce qu’il réussira à faire, en août 1941, auprès des autorités militaires britanniques en trichant sur son âge et son identité.

Par la suite, il rejoint le camp de Kabret, en Égypte, où il trouve des volontaires français, réunis au sein d’une unité commandée par le capitaine Bergé, et entame une formation militaire exigeante. Il connaît ses premiers combats en 1942, en Libye, sous le commandement du major Stirling, cofondateur du Special Air Service (SAS).

Le capitaine Bergé ayant été fait prisonnier lors d’une opération en Crète, le commandement de la 1ère Compagnie de l’Air des Forces Aériennes Françaises Libre revient alors au capitaine Conan, dit Chateau-Jobert. Après avoir combattu à Tobrouk et à Bizerte, cette unité gagne Alger pour s’embarquer ensuite vers l’Angleterre.

Volontaire pour devenir parachutiste de la France Libre, Alain Papazow suit un entraînement intensif avec ses camarades au camp de Largo et effectue son premier saut en 1943. Puis vient le Débarquement en Normandie.

Trois jours après le saut, en Bretagne, de 4 sticks du 4e Bataillon d’Infanterie de l’Air (BIA), sous les ordres du commandant Pierre-Louis Bourgouin, Alain Papazow est parachuté à son tour sur Saint-Marcel, où il contribue à la formation des maquisards bretons et participe à la libération de Vannes. À l’issue des combats, il se voit décerner la Silver Star des mains du général George Patton, alors commandant de la IIIe Armée américaine.

Plus tard, le jeune parachutiste prend part aux combats contre la division Das Reich dans les environs de Châteauroux et de Vierzon (opération Spencer) puis à la bataille des Ardennes, entre Bastogne et Bertrix (opération Franklin) et à l’opération Amherst, lancée le 7 avril 1945 dans le nord des Pays-Bas.

Après la guerre, qu’il termine avec les galons de sergent-chef, Alain Papazow entame une carrière dans le parachutisme sportif, tout en servant, précise l’association Qui Ose Gagne, le SDECE (l’ancêtre de la DGSE).

« C’est un grand homme qui vient de nous quitter. Un homme qui, dans sa jeunesse, avait fait le choix de prendre les armes pour défendre la liberté de son pays. Toute sa vie, il est resté fidèle à ces valeurs. Je tenais à lui rendre hommage aujourd’hui et à présenter mes plus sincères condoléances à sa famille et ses proches », a déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

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