La marine indienne n’a toujours pas de torpilles pour ses sous-marins Scorpène
La loi indienne est implacable : si un groupe d’armement est impliqué dans un scandale de corruption, alors il est exclu de tout marché pendant 10 ans. Cette mésaventure est arrivée au groupe italien Finmeccanica en raison d’irrégularités relevées dans un contrat portant sur la livraison de 12 hélicoptères de type AW-101 destinés au transport de hautes personnalités et attribués à l’une de ses filiales, à savoir AgustaWestland.
Et cette législation ne va pas sans poser de problèmes pour la marine indienne, qui avait commandé, pour 300 millions de dollars, 98 torpilles lourdes Black Shark auprès de WASS (Whitehead Alenia Sistemi Subacquel), filiale de Finmeccanica, afin d’armer ses 6 sous-marins de classe Scorpène. Et la tête de série, l’INS Kalvari, va entamer ses essais opérationnels en mer à partir d’août prochain, avec 4 ans de retard.
En effet, puisque Finmeccanica et ses filiales figurent sur une liste noire depuis 2014, quid de ces torpilles? C’est la question que se pose l’état-major de la marine indienne. Question évoquée par le quotidien Times of India, qui s’interroge sur l’utilité d’un pistolet sans balle…
Selon ce dernier, le ministère indien de la Défense aurait demandé à celui de la Justice une « exception spéciale » pour l’acquisition de ces torpilles. « Aucune décision n’est prise, et ne le sera pas avant plusieurs mois », a indiqué une source au journal.
Initialement, la marine indienne avait sélectionné la Black Shark de WASS il y a 5 ans aux dépens de la torpille Seahake d’Atlas Electronik Gmbh. Mais le contrat fut suspendu à cause d’une réclamation déposée par le groupe allemand, avant de reprendre suite aux conclusions d’une enquête d’un comité spécial, lesquels estimèrent que la procédure n’était nullement entâchée d’irrégularités.
