Pour un général britannique de la coalition, « Ramadi n’est pas une victoire » de l’EI

Le 17 mai dernier, Ramadi, la capitale la province d’al-Anbar, majoritairement sunnite, tombait aux mains du groupe État islamique (EI ou Daesh). Peu après, l’attitude des troupes irakiennes censées défendre la ville, fut l’objet de sévères critiques.

« Ce qui est arrivé apparemment c’est que les forces irakiennes n’ont pas montré de volonté de se battre. (…) Nous avons un problème avec la volonté des Irakiens de combattre l’EI et de se défendre », commenta Ashton Carter, le chef du Pentagone.

Idem pour le général Martin Dempsey, le chef d’état-major interarmées américain, selon qui les forces irakiennes ne furent « pas chassées » de Ramadi mais se « volatilisèrent » devant les jhadistes.

Le 17 juin, le général britannique Christopher Ghika, affecté à l’état-major de la coalition anti-EI emmenée par les États-Unis, est allé encore plus loin en désignant un responsable de cette débâcle, c’est à dire le général Mohammed Khalaf al-Fahdawi, qui commandait la garnison irakienne.

Ainsi, pour l’officier britannique, Ramadi est tombée parce que le général irakien  » a donné l’ordre à ses hommes de s’en retirer ». Et d’ajouter : « En d’autres termes, s’il avait choisi de rester, il serait encore là-bas aujourd’hui ».

« Ramadi n’est pas une victoire de Daech », a encore insisté le général Ghika.

Mis en cause, le général al-Fahdawi, qui venait de prendre la direction des opérations dans la province d’al-Anbar au moment des faits, a répondu qu’il n’avait pas le droit d’évoquer ce sujet.

Cela étant, dire que la prise de Ramadi n’est pas une victoire de l’EI peut sembler surprenant. Car les jihadistes ont bel et bien obtenu ce qu’ils étaient venus chercher. Or, selon Sun Tzu, « l’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat ». Chose qu’ils ont visiblement réussi à faire…

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