Barkhane : Les drones MQ-9 Reaper français ont franchi la barre des 5.000 heures de vol

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« L’aviation ne peut, pour des raisons connues, se maintenir longtemps dans une zone aérienne déterminée. Elle ne fait qu’y passer. L’avion ne conquiert pas, n’occupe pas. (…) L’action de l’avion a un caractère essentiellement transitoire et intermittent. L’instrument est impropre à toute opération demandant de la fixité dans l’espace et de la continuité dans le temps ». Ce propos de l’amiral Castex, cité par le commandant de l’escadron de drones 1/33 Belfort en introduction d’un long article publié dans les colonnes du dernier hors série du magazine DSI, n’est plus pertinent aujourd’hui.

En effet, comme le souligne l’officier, « associés aux dirigeables et aux avions ISR légers, les drones de longue endurance permettent de tirer profit de la supériorité aérienne obtenue par l’aviation de chasse » et permettent ainsi de concrétiser « ce qu’il convient désormais d’appeler ‘l’occupation aérienne' ».

Et l’illustration en est donnée par les drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper mis en oeuvre par le 1/33 Belfort depuis Niamey, au Niger. Å la mi-avril, les 2 appareils engagés dans l’opération Barkhane avait effectué 4.000 heures de vol en un peu plus d’un an. Depuis, et après la réception d’un troisième exemplaire au début du mois de mai, 1.000 heures de vol supplémentaires ont été accomplies. Et c’est sans compter sur celles faites par les drones Harfang.

C’est dire si ces MQ-9 Reaper sont donc fiables et intensivement utilisés. Peut-on, pour autant, parler de cette « occupation aérienne » définie par le commandant du 1/33 Belfort? Pas tout à fait si l’on considère que l’étendue du territoire au-dessus duquel ils évoluent  est trop vaste par rapport à leur nombre. Probablement s’il s’agit de surveiller des secteurs précis, comme des points de passage ou des zones susceptibles d’abriter des groupes armés. En tout cas, ces appareils ont déjà assuré plus de 350 missions.

« Au rythme de missions quotidiennes, les hommes et femmes de l’escadron de drones 1/33 Belfort se relaient jour et nuit pour assurer une surveillance permanente de la zone d’opération », a d’ailleurs fait remarquer l’État-major des armées (EMA).

« Comme ils [ndlr, les MQ-9 Reaper] volent énormément et enchaînent les missions de 24 heures, je n’ai pas assez d’équipages et nos gens tournent trop en Opex », a récemment indiqué le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air, pour qui les drones sont devenus la « clé des opérations en Afrique ».

Ces appareils, non armés, à la différence de ceux utilisés par l’US Air Force et la Royal Air Force, peuvent être engagés avant le début d’une mission, dans le cadre d’une « Préparation Renseignement de l’espace opérationnel » (PREO) puis pendant pour en assurer la surveillance en permanence. Ils sont bien évidememnt aussi utilisés pour collecter des renseignement, en complément d’autres capteurs (nacelle RECO NG du Rafale, images satellitaires, etc…).

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