Un constructeur chinois de chars de combat critique son concurrent russe

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L’industriel chinois de l’armement Norinco (China North Industries Group Corp) est sorti des sentiers battus pour faire la promotion de ses chars lourds aux dépens du consortium russe, qui vient de présenter son dernier né, à savoir le T-14 Armata, lors du défilé militaire du Jour de la Victoire du 9 mai, à Moscou.

Justement, au cours des répétitions précédant cette parade, un T-14 Armata a connu un problème technique… Cet incident a été filmé puis largement diffusé. Et Norinco l’a exploité pour vanter les mérites de son dernier char, le VT-4, actuellement en cours de développement. Mais l’industriel l’a fait d’une manière inédite, c’est à dire en postant un message via l’application WeChat [voir compte-rendu en anglais], l’équivalent chinois de Whatsapp qui compte plus de 600 millions d’utilisateurs à travers le monde.

« La transmission du T-14 est peu développée, comme nous l’avons vu à travers un dysfonctionnement qui a eu lieu lors d’une répétition avant du défilé 9 mai défilé. Par comparaison, le VT-4 n’a jamais rencontré de tels problèmes jusqu’ici », a-t-il ainsi fait valoir, avant d’insister sur ses qualités, supposées égales, voires supérieures, à celles du char russe.

Mais plus généralement, et considérant que les Occidentaux n’ont plus rien à proposer en matière de chars de combat (c’est oublier le Leopard 2 de Krauss Maffei Wegmann qui est encore sur le marché), Norinco s’est livré à une critique en règle contre le T-90S, le seul char russe disponible à l’exportation.

« Actuellement, la Russie n’a qu’un seul nouveau char disponible pour l’exportation – le T-90S. En revanche, nous avons le VT-2 en entrée de gamme, le VT-1 en moyen de gamme et le VT-4 en haut de gamme, ce qui couvre les exigences de presque tous les clients sur le marché international », a fait valoir Norinco.

Et, pour faire bonne mesure, et histoire de couler encore plus le T-14 russe, l’industriel chinois a mis l’accent sur son prix, qui serait « plus élevé que celui du M1A2 Abrams » américain. « Pourquoi les acheteurs ne considéreraient pas que les chars chinois ont des technologies et des équipements bien développés, avec des prix inférieurs », a-t-il demandé.

Au passage, Norinco ne précise pas que les chars qu’il produit sont inspirés, pour une grande part, par les T-62, T-72 et T-90 russes… Une pratique dénoncée, il y a quelques années, par la Russie, qui avait accusé la Chine de « vampiriser » son industrie de défense, en copiant les équipements qu’elle lui avait vendu, notamment dans le domaine aéronautique.

Quoi qu’il en soit, et selon les estimations, le marché des chars de combat devrait se contracter dans les prochaines années. Et visiblement, tous les moyens sont bons pour Norinco pour se faire de la publicité sur le dos de ses concurrents russes.

Pour le moment, et selon le registre des armes conventionnelles des Nations unies, l’avantage va à ces derniers, avec 1.297 chars vendus à l’exportation entre 1992 et 2013, contre seulement 461 pour l’industriel chinois, dont les clients sont essentiellement le Bangladesh et le Pakistan. Des chiffres largement en-deça des ventes américaines (5.511) et allemandes (2.680) au cours de cette même période.

Photo : Le VT-4 de Norinco

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