Un gendarme tué par des jihadistes présumés dans le sud du Mali

Jusqu’au début de cette année, le groupes jihadistes présents au Mali ont concentré leurs attaques dans le centre et le nord du pays. En mars, et cela pour la première fois, Bamako, a été le théâtre d’un attentat revendiqué par al-Mourabitoune.

Dernièrement, deux casques bleus de la Mission multidimentionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) ont été visés sur la route menant à l’aéroport de la capitale malienne. Une autre tentative d’attaque avait été auparavant signalée contre un bâtiment occupé par la force de l’ONU.

Aussi, si l’appartenance à la mouvance jihadiste du groupe armé qui a lancé une attaque contre un camp militaire et des postes de la gendarmerie près de la localité de Misséni est confirmée, alors il s’agirait d’une première pour le sud du Mali.

Selon l’AFP, qui a reçu plusieurs témoignages concordants, une trentaine de jihadistes présumés ont attaqué, au cours de la nuit du 9 au 10 juin, le camp militaire de Misséni, en criant « Allah Akbar » et en affichant leur drapeau noir. Par la suite, et d’après un élu local, les assaillants ont tiré sur un poste de la gendarmerie, tuant l’un de ses occupants, en l’occurrence l’adjudant Bassiaka Koné. Deux véhicules militaires et des motos ont été brûlées au cours de cet assaut.

« Certains disent qu’ils sont venus du Burkina Faso. Mais c’est probablement de la Côte d’Ivoire qu’ils sont venus parce que Misséni est à 20 km de la frontière ivoirienne. Ils ont parcouru une partie du chemin en véhicule et une autre partie à moto et à pied », croit savoir une source sécuritaire malienne.

Pourtant, une infiltration via le Burkina Faso est une hypothèse probable étant donné que ce pays partage plus de 1.000 km avec le Mali (du centre au sud). Cela étant, au moment de l’opération Serval, lancée en janvier 2013, le ministre ivoirien de l’Intérieur avait indiqué qu’une « information persistante faisait état de la présence discrète d’éléments jihadistes à Abidjan ». Et, en mai de cette année-là, le Quai d’Orsay diffusa une note invitant les expatriés français en Côte d’Ivoire (au nombre de 10.000) à « faire preuve d’une vigilance accrue » au regard « de l’activisme de groupes terroristes opérant dans la bande sahélienne ».

Quoi qu’il en soit, des renforts des Forces armées maliennes (FAMa) ont quitté la ville de Sikasso, chef-lieu la région du même nom dont dépend Misséni, pour se déployer à la frontière ivoirienne.

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