Le site Internet de l’US Army piraté par l’Armée électronique syrienne

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Il peut toujours être surprenant d’apprendre le piratage de systèmes informatiques institutionnels américains au regard des sommes colossales dépensées, de la création d’unités militaires dédiées, de la publication de doctrines et des annonces faites régulièrement en matière de cyberdéfense outre-Atlantique. Le cordonnier est toujours le plus mal chaussé, dit-on…

Ainsi, après le piratage de comptes gérés par les forces armées américaines sur les réseaux sociaux par le « Cybercaliphate », un groupe de pirates informatiques affirmant agir au nom de l’État islamique (EI ou Daesh), l’US Army a dû fermer temporairement, le 8 juin, son site Internet grand public après une attaque attribuée à l’Armée électronique syrienne (AES), qui soutient le président Bachar el-Assad.

A priori, les assaillants ont réalisé ce que l’on appelle un « défaçage », c’est à dire qu’ils ont affiché un message en lieu et place du contenu habituel. Des « mesures préventives appropriées pour s’assurer qu’il n’y avait pas de vol de données de l’armée » ont été prises, a expliqué l’US Army pour justifier la fermeture de son site.

L’attaque a été revendiqué via Twitter par un compte lié à l’AES [ndlr, @official_SEA16]. Le message, laissé par les assaillants visait à dénoncer le programme américain de formation des rebelles de l’armée syrienne libre (ASL). « Vos responsables admettent qu’ils entraînent ceux contre qui ils vous envoient mourir au combat », était-il écrit.

L’AES, qui disposerait de moyens étatiques sans pour être lié à l’armée syrienne, s’en est déjà pris à plusieurs organes de presse, dont le New York Times, le Washington Post, la BBC ou encore al-Jazeera et The Guardian. En janvier, elle a tenté de pirater le quotidien Le Monde, après avoir essayé de prendre le contrôle des comptes Twitter gérés par le journal.

Le mode opératoire de l’AES ne chagnge pas : il est basé sur la technique dite de l’hameçonnage (ou phishing), qui consiste à faire croire à la cible qu’elle s’adresse à un tiers digne de confiance afin de lui soutirer des renseignements comme des mots de passe.

Quoi qu’il en soit, le piratage du site Internet de l’US Army vient après celui des données personnelles concernant 4 millions d’employés fédéraux américains. L’intrusion informatique a été attribuée à des pirates chinois. Il y a quelques semaines, l’on apprenait que les boîtes de courrier électronique de la Maison Blanche et du département d’État avaient été également visées.

En marge du dernier sommet du G7, qui vient de se tenir en Bavière, le président Obama a estimé que les États-Unis doivent se montrer « bien plus combatifs » face aux pirates. Et cela d’autant plus que les systèmes informatiques, outre-Atlantique, comportent « d’importantes vulnérabilités ».

« Ce problème ne va pas disparaître. Il va s’accélérer. Ce qui signifie qu’il nous faut être aussi agiles, agressifs et bien équipés que ceux qui s’efforcent de pénétrer dans nos système », a ainsi expliqué M. Obama.

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