De violents combats ont opposé les forces ukrainiennes et les séparatistes près de Donetsk

Dans un communiqué diffusé le 3 juin, l’état-major de l’armée ukrainienne a accusé les rebelles séparatistes pro-russes du sud-est du pays (Donbass) d’avoir « déclenché une offensive majeure » en direction de Mariinka, une localité qui, située à une vingtaine de kilomètres de Donetsk, est encore sous le contrôle de Kiev. La même source a précisé que les rebelles y ont envoyé 10 chars et environ un millier de combattants.

De leur côté, les séparatistes ont démenti avoir attaqué les forces urkainiennes tout en confirmant, toutefois, que des combats étaient en cours à Mariinka. À Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que les autorités russes « ressentent profonde inquiétude concernant les provocations de l’armée ukrainienne qui, pour autant qu’elles puissent en juger, provoque dans une large mesure la situation présente ». Et d’ajouter : « Nous sommes profondément préoccupés par les tirs en cours sur des zones peuplées du Donbass accompagnés de la mort d’adultes et d’enfants ».

Les affrontements qui ont donc eu lieu près de Mariinka auraient fait 24 tués en 24 heures. Il s’agit des combats les plus violents depuis ceux de Debaltseve et l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu conclu à Minsk en février dernier. A priori, au soir du 3 juin, la localité était toujours sous le contrôle de l’armée ukrainienne. Cette dernière a indiqué qu’elle avait dû utiliser « de l’artillerie, qui se trouvait auparavant dans une zone éloignée conformément aux accords de paix de Minsk ».

Dans son rapport publié en soirée, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a dit avoir observé une centaine de « tirs sortants d’artillerie, depuis une zone située entre 1 et 5 km de Donetsk, entre 04H30 et 0H40 », le 3 juin, ainsi que des tirs sortants de lance-roquettes multiple de type Grad. En outre, il a également fait état de mouvements d’armes lourdes dans les territoires contrôlés par les séparatistes, vers Mariinka. Et cela avant et pendant les combats.

Ces nouvelles violences ont été dénoncées par l’Union européenne, ce 4 juin. « Les violents combats autour de Mariinka, près de Donetsk dans l’est de l’Ukraine hier, constituent la plus grave violation du cessez-le-feu (…) depuis février, a ainsi souligné Maja Kocijancic, une porte-parole du service diplomatique de l’UE. « L’escalade d’hier a suivi le mouvement d’une grande quantité d’armes lourdes vers la ligne de contact par les séparatistes prorusses qui a été rapporté dans la nuit par les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe », a-t-elle poursuivi.

« Ces combats risquent de déclencher une nouvelle spirale de violences et de souffrances humaines. Pour nous, le cessez-le-feu doit être pleinement respecté et toutes les armes lourdes retirées [ndlr, de la ligne de front] et conservées dans des sites de stockage ouverts à des vérifications régulières par les observateurs de l’OSCE », a encore fait valoir Mme Kocijancic. « La mise en oeuvre des accords de Minsk engageant toutes les parties ne peut réussir que sur cette base », a-t-elle insisté.

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