L’expérimentation du service militaire volontaire coûtera 35 millions d’euros au ministère de la Défense

En avril, lors d’un déplacement à Alençon, le président Hollande a confirmé une mesure qu’il avait annoncé lors d’une conférence de presse donnée deux mois plus tôt au sujet de l’expérimentation, en métropole, d’un dispositif inspiré du Service militaire adapté (SMA), qui, depuis 1961, permet l’insertion professionnelle des jeunes ultra-marins.

Cette disposition figure ainsi dans le projet d’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019. Ainsi, à compter du 1er septembre prochain, les premiers candidats pour ce « service militaire volontaire » (SMV), âgés de 17 à 25 ans et en situation d’échec professionnel, entameront leur formation, laquelle sera encadrée par des militaires de l’armée de Terre.

« Pendant la durée de leur engagement, les jeunes stagiaires volontaires bénéficieront d’une formation militaire élémentaire, d’une formation professionnelle, d’une éducation citoyenne et au savoir-être ainsi que d’une remise à niveau scolaire et sportive. Ils bénéficieront également d’une formation aux premiers secours et à la conduite. Leur statut militaire permettra à ces jeunes, en cas de besoin, de participer au renfort de missions simples sur le territoire national », est-il précisé dans le dossier de présentation du projet d’actualisation de la LPM.

Il est prévu d’ouvrir 3 centres (Montigny-lès-Metz, Bretigny-sur-Orge et un troisième qui ouvrira ses portes en 2016) pour accueillir environ un millier de volontaires (ou de « stagiaires ») pendant deux ans.

Le coût de cette mesure n’avait pas été jusqu’ici précisé. Ni même sa prise en charge. Lors d’une audition devant la commission de la Défense et des Forces armées, à l’Assemblée nationale, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a donné quelques éléments.

« Cela coûtera 35 millions d’euros au ministère de la Défense », a précisé le ministre. « Mais nous n’irons pas au-delà », a-t-il prévenu. « Si le ministère de la Défense a été sollicité, c’est en raison de l’urgence et parce qu’il est capable de mettre en œuvre cette expérimentation très rapidement, disposant, à Brétigny-sur-Orge et à Montigny-lès-Metz, du personnel compétent et de locaux pouvant accueillir les stagiaires, et étant en mesure de conclure des partenariats avec les entreprises présentes localement », a-t-il expliqué.

Mais, a-t-il insisté, « après cette expérimentation (…), il faudra trouver un modèle de financement du dispositif différent, et c’est bien l’objet de l’expérimentation que de rechercher le ou les modèles économiques pérennes ».

« De la même manière, actuellement, le service militaire adapté n’est pas financé par le ministère de la Défense [ndlr, il l’est en partie par celui de l’outre-Mer], même si le personnel d’encadrement est militaire et que les stagiaires ont un statut militaire. D’autres initiatives pourront être prises, le cas échéant, en fonction de l’expérimentation que nous aurons menée », a encore fait valoir M. Le Drian.

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