La DGA étudie l’acquisition de 4 avions C-130H Hercules d’occasion pour l’armée de l’Air

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Malgré ses capacités, l’avion de transport A400M Atlas n’est pas l’appareil le mieux adapté pour les opérations spéciales menées sur les théâtres africains si on le compare au Transall C-160 et au C-130 Hercules. En outre, il est dans l’incapacité, à l’heure actuelle, d’assurer le ravitaillement en vol des hélicoptères.

Lors de son audition, à l’Assemblée nationale, dans le cadre des débats portant sur l’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, le délégué général à l’armement (DGA), Laurent Collet-Billon, a cité d’autres défauts, comme « l’extraction de charges lourdes par la rampe arrière », le parachutage par les deux portes latérales et, l’autoprotection en particulier contre les missiles de courte portée à guidage infrarouge. « Une fonction essentielle aujoud’hui absente », a-t-il déploré.

S’agissant du ravitallement en vol des hélicoptères, aucune solution n’est en vue pour le moment. Si le DGA est optimiste pour l’extraction des charges lourdes, il l’est moins pour le parachutage par les portes latérales (la solution serait de changer de parachutes, espère-t-il) et l’autoprotection de l’A400M, au sujet de laquelle il dit ne pas avoir « beaucoup de nouvelles (…), ce qui n’est évidemment pas bon signe ». Et d’ajouter : « Airbus a fait entrer en lice plusieurs entreprises sur le développement de cette capacité ; nous souhaitons donc avoir des précisions quant à ses perspectives d’intégration ».

Donc, pour remédier à ces soucis qui posent problème aux forces spéciales et aux « services », il est envisagé d’acquérir des C-130 Hercules « a priori d’occasion », dont « certains permettraient le ravitaillement en vol des hélicoptères », une fonction « importante » en Afrique, a estimé M. Collet-Billon, « dans la mesure où la méthode actuelle de ravitaillement, au sol, sur des terrains sablonneux, est agressive pour les moteurs. » En outre, le Commandement des forces spéciales (COS) a émis le souhait de disposer d’avions en mesure de tirer des missiles. Ces appareils seraient ainsi destinés à l’escadron 3/61 « Poitou ».

Selon ses propos, et compte-tenu des besoins propres aux forces spéciales, pour lesquelles l’A400M, de par son envergure et son volume n’est pas l’avion le mieux adapté, M. Collet-Billon a fait savoir aux députés qu’il avait « suggéré l’acquisition » de 4 C-130J capables de ravitaillements en vol, en l’occurrence, pour environ 800 millions d’euros.

« Si le contrat est si onéreux, c’est non seulement parce que le C-130J est la dernière version produite par Lockheed Martin, mais aussi parce que ses moteurs, son avionique et son pilotage sont différents – le nombre de pilotes est réduit à deux –, d’où la nécessité d’acheter des services d’instruction des personnels, des simulateurs et de la logistique supplémentaire », a expliqué le DGA.

Seulement, avec une rallonge de seulement 1,5 milliard d’euros prévue par le projet d’actualisation de la LPM, une tel achat est impensable. « Nous nous sommes dons rabattus sur un montant qui, compatible (…) n’en est pas pour autant irréaliste » car « il correspond à l’acquisition de 4 C-1360H d’occasion », a raconté le DGA.

« Nous prospecterons le marché pour les trouver et, plus généralement, pour trouver des industriels capables d’intégrer, sur un ou plusieurs de leurs avions, des capacités de ravitaillement en vol d’hélicoptères et, le cas échéant, à quel prix. La réflexion, en ce domaine, devrait aboutir d’ici à la fin de 2015 », a encore poursuivi M. Collet-Billon.

Au passage, il a indiqué que le prix unitaire d’un A400M avoisine « les 130 millions d’euros ». Un montant qui monte à « 150 millions si l’on y ajoute la part afférente au développement ». Quant au coût d’un C-130, il est de « quelque 90 millions de dollars ».

« Je continue d’être un farouche partisan de l’A400M » car ses « possibilités quant à l’acheminement des matériels lourds sur des pistes sommairement préparées, par exemple, sont tout à fait significatives », s’est défendu le DGA. Pour autant, a-t-il continué, « cela n’implique évidemment pas de bannir de notre flotte les C-130, qui correspondent à des besoins très spécifiques des forces spéciales et des services ».

Reste maintenant à trouver ces 4 C-130H Hercules d’occasion… D’après M. Collet-Billon, ce ne sera pas aux États-Unis « pour la bonne raison qu’ils les utilisent ». « S’agissant des appareils que nous souhaitons armer, il ne s’agit pas tant de Gunship, au demeurant, que d’appareils équipés de missiles Griffin [AGM-176 de Raytheon, ndlr] sous pylônes, tels que ceux utilisés par les forces spéciales américaines. Les Marines disposent effectivement d’appareils de ravitaillement en vol des hélicoptères, mais ils ne sont pas prêteurs… », a-t-il affirmé.

Aussi, la DGA envisage « plutôt l’acquisition de C-130H de bonne qualité, dotés, si possible, d’une avionique et de moteurs similaires à ceux de nos propres avions remis à niveau ; après quoi nous ferions appel à un transformateur, comme l’entreprise Marshall – quitte à ce que le SIAé – Service industriel de l’aéronautique – prenne ensuite le relais – afin d’installer des systèmes de ravitaillement à bord sous forme de kits ».

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