L’armée de Terre va faire les fonds de tiroirs pour boucler l’année

Le projet d’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 prévoit donc 3,8 milliards d’euros supplémentaires qui serviront à financer la déflation moindre des effectifs du ministère de la Défense, et en particulier ceux de l’armée de Terre. Le format de la Force opérationnelle terrestre de cette dernière doit en effet passer de 66.000 à 77.000 soldats, afin de prendre en compte à la fois les opérations intérieures de type Sentinelle et les interventions extérieures.

Pour 2015, le montant du budget de la Défense, qui s’établit à 31,4 milliards d’euros, reste inchangé tout en étant garanti par des crédits budgétaires et non plus par des recettes exceptionnelles. Cette mesure permet de lever les incertitudes qui pesaient jusqu’alors sur les ressources qu’il était prévu d’allouer aux forces armées, étant donné que la vente de fréquences ne pouvait pas se faire dans les temps et que les fameuses sociétés de projet censées constituer une alternative, finissaient par ressembler à une véritable usine à gaz.

Cependant, le coût du maintien d’une partie des effectifs doit être pris en charge dès cette année… Et donc à enveloppe constante, la hausse du budget de la Défense devant être effective qu’à partir de 2016 (avec 600 millions d’euros en plus). Aussi, d’ici-là, la gestion s’annonce compliquée;

Invité d’Europe1, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), qui présentait, ce 28 mai, le plan « Au Contact! », a été interrogé sur la façon dont sera gérée cette situation. « On fera des choix en interne », a-t-il répondu. C’est à dire qu’il y aura des choix sur « les équipements » et « la préparation opérationnelle de nos troupes que l’on peut légèrement différer le temps d’arriver jusqu’à la fin de l’année pour clôturer notre budget », a-t-il continué.

S’agissant des équipements, le général Bosser a déclaré que l’on « peut rogner sur les livraisons de certains types de matériels, qui, au lieu d’arriver en septembre ou en décembre, arriveront six mois plus tard ». De quoi faire augmenter le report de charges qui, au niveau du ministère de la Défense, s’élève déjà à 3,4 milliards d’euros selon le dernier rapport de la Cour des comptes sur l’exécution de la loi de finances 2014.

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