Un casque bleu de la mission des Nations unies au Mali tué à Bamako

Généralement, les attaques des groupes armés terroristes qui visent la Mission multidimentionnelle intégrée au Mali (Minusma) ont lieu dans le nord du pays, comme encore récemment à Ber, dans la région de Tombouctou, où dizaine d’obus ont été tirés sur le camp des casques bleus.

Mais, depuis l’attaque contre un restaurant revendiquée par l’organisation jihadiste al-Mourabitoune, la Minusma est désormais visée à Bamako. Le 20 mai, un homme a ainsi tenté d’incendier un véhicule afin de faire sortir de leur résidence des personnels de la force des Nations unies pour ensuite les attaquer à l’arme automatique et à la grenade. Un garde a été blessé par cette action, qui a également causé quelques dégâts matériels.

Suite à cet attentat, la Minusma avait rappelé les autorités maliennes à leur responsabilité de protéger ses personnels. Seulement, dans la nuit du 25 au 26 mai, des hommes armés ont ouvert le feu,sur un véhicule de l’ONU venant de l’aéroport de Bamako et allant vers le sud de la ville. Les tirs ont tué un casque bleu du contingent bangladais et blessé un second. « Ce forfait doit être qualifié ‘d’acte terroriste’. Les auteurs sont les ennemis de la paix », a fait valoir une source sécuritaire malienne, rapporte l’AFP.

Ces deux attaques ont eu lieu alors que les relations entre la Minusma et le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, ne sont pas au beau fixe, le second ayant reproché à la première sa « partialité »

Lors de la cérémonie de signature de l’accord de paix entre Bamako et les groupes autonomistes du Nord-Mali, M. Keïta avait affirmé qu’il « serait convenable que les Nations unies fassent preuve de justice et d’équité » entre l’État malien et les rebelles. « Il est temps que les malices cessent et que ceux qui ont en charge de missions d’aider à parvenir à la paix fassent en sorte que les choses soient transparentes, qu’ils soient d’égale partage », avait-il ajouté.

Outre la réaction agacée d’Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, la Minusma publia un communiqué pour faire une « mise au point » et rappeler que ses actions diplomatiques et opérationnelles sont « menées en application du mandat que lui a confié le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans sa Résolution 2164 », laquelle lui donne pour mandat « d’assurer, sans préjudice de la responsabilité des autorités maliennes, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques; et d’appuyer l’application du cessez-le-feu et des mesures de confiance sur le terrain, conformément aux dispositions de l’Accord préliminaire de Ouagadougou ».

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