Le chef des forces terrestres iraniennes demande plus de moyens pour combattre l’État islamique

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Commandant de la force al-Qods, l’unité des Gardiens de la révolution iranien chargée des opérations à l’étranger, le général Ghassem Souleimani n’a pas ménagé ses critiques à l’endroit des États-Unis, après les propos tenus par Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense, sur la volonté des militaires irakiens à se battre contre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh).

« M. (Barak) Obama, quelle est la distance entre Ramadi et la base al-Assad où les avions américains sont basés’ Comment pouvez-vous vous installer là-bas sous prétexte de protéger les Irakiens et ne rien faire. Ceci n’est pas autre chose que d’être complice d’un complot », a ainsi affirmé le général Souleimani, qui a coordonné les opérations des milices chiites irakiennes lors de la reprise de Tikrit en mars.

La déclaration du général Souleimani est provocatrice : officiellement, du moins, l’aviation américaine n’a aucun appareil basé à al-Assad, une emprise militaire implantée près de la ville d’al-Baghdadi. Actuellement, environ 300 soldats du corps des Marines entraînent la 7e division irakienne. Des militaires danois y ont été également déployés. Le seul avion qui y a été vu récemment est un A-10 Warthog qui y avait été contraint de se poser en urgence.

Quoi qu’il en soit, et après la chute de Ramadi, la capitale la province irakienne d’al-Anbar, qui place les jihadistes à une centaine de kilomètres de Bagdad, « il n’y a que la République islamique [d’Iran] pour lutter contre l’EI », a asséné le général Souleimani, lors d’un discours prononcé le 24 mai.

Outre l’Irak, où la force al-Qods a été impliquée dans des combats, de même que son aviation, l’Iran a envoyé des « conseillers militaires » en Syrie pour appuyer le régime de Bachar el-Assad non seulement contre Daesh mais aussi les organisations rebelles, dont le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda.

Peu avant le discours du chef de l’unité al-Qods, le général Ahmad-Reza Pourdastan, qui commande les forces terrestres iraniennes, a demandé davantage de moyens pour combattre l’EI. « Nous devons faire face à une nouvelle menace dans la région. Les groupes terroristes sont à proximité de nos frontières », a-t-il déclaré au Parlement.

« Aujourd’hui, nous voyons la présence de Daesh en Afghanistan et au Pakistan », a-t-il continué. Aussi, a-t-il fait valoir, « l’armée de terre et les Gardiens de la révolution doivent être renforcées pour acheter des chars, des véhicules de transports, et remettre en état nos hélicoptères ». Car pour lui, « la bataille est terrestre ».

Cette déclaration a été faite alors que les forces terrestres iranienne ont lancé, depuis plusieurs jours, un vaste exercice à la frontière irakienne. L’an passé, les jihadistes de l’EI s’était approché à moins de 40 km de cette dernière. « En moins de trois jours, nous avons envoyé cinq brigades aux frontières », a souligné le général Pourdastan.

En décembre dernier, et pour l’année fiscale 2015-2016, Téhéran avait déjà prévu d’augmenter ses dépenses militaires de 33,5% pour les porter à environ 10 milliards de dollars (près de 9 milliards d’euros). Les Gardiens de la révolution devaient voir leur budget croître de 50%.

En se posant comme un rempart face à l’EI, Téhéran compte sans doute obtenir la levée des sanctions qui frappent son économie en raison de son programme nucléaire, soupçonné d’avoir une portée militaire. Pour cela, il faut arriver à un accord avec les puissances du groupe 5+1 (les membres permanent du Conseil de sécurité et l’Allemagne). Or, les autorités iraniennes refusent encore l’inspection de certains sites militaires par l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA), ce qui constitue un point de blocage dans les discussions en cours.

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