Ce que prévoit l’actualisation de la Loi de programmation militaire en matière d’équipements

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a présenté le projet de loi visant à actualiser la Loi de programmation militaire 2014-2019 lors du Conseil des ministres de ce 20 mai.

Conformément à aux annonces faites le 29 avril par le président Hollande (3,8 milliards d’euros de crédits supplémentaires, déflation moindre des effectifs, etc…), il s’agit ainsi de consolider « l’effort de défense compte tenu de l’acuité des lourdes menaces qui pèsent contre la sécurité de la France et de ses intérêts, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre territoire. »

Ces moyens supplémentaires vont permettre de financer, à hauteur de 2,8 milliards d’euros, le nouveau contrat « protection », lequel doit permettre de déployer 7.000 hommes dans la durée sur le territoire national. Ce dispositif pourra compter jusqu’à 10.000 soldats pendant un mois. En outre, 1.000 experts civils et militaires en matière de cyberdéfense seront recrutés en plus.

Et il aussi question d’un effort sur les équipements. Ainsi, sur la période, 500 millions d’euros de plus seront affectés à l’Entretien programmé des matériels (EPM) et les « opérations d’armement » bénéficieront de 1,5 milliard, dont 1 milliard sera

Le second a trait aux équipements. Ainsi, sur la période, 500 millions de plus seront affectés à l’entretien programmé des matériels (EPM) et des crédits de 1,5 milliard viendront s’ajouter à ce qui avait initialement prévus, dont 1 milliard d’euros issus de « la réaffectation des gains de pouvoir d’achat induits par l’évolution favorable des indices économiques depuis le vote de la LPM ». En moyenne, 17,6 milliards d’euros courants seront consacrés aux investissements en matière d’équipements.

S’agissant des matériels qu’il est prévu d’acquérir (ou d’accélérer l’aquisition), il est question de 7 hélicotpères Tigre supplémentaires ainsi qu’une augmentation des cadences de livraison des NH-90 TTH destinés à l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT).

L’armée de l’Air a obtenu l’avancement de la livraison des « 3 derniers avions ravitailleurs MRTT » (Phénix) pour des « livraisons échelonnées entre 2018 et 2025 ». Ce qui est une nécessité compte tenu du risque « d’un arrêt brutal d’une flotte actuelle de C-135 dont la moyenne d’âge » est de 51 ans. Ce dossier est crucial non seulement pour la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire mais aussi pour la capacité de projection des forces françaises. Pour rappel, 12 appareils doivent être livrés.

Les aviateurs pourront compter sur une commande supplémentaire de 25 pods de désignation laser TALIOS (Targeting Long range Identification Optronic System), lesquels remplaceront ainsi les nacelles DAMOCLES. La qualification de cet équipement est attendue pour mi-2018.

Le projet évoque « l’étude de la mise à disposition » d’une capacité de 4 avions de transport tactique C-130 Hercules de plus , dont 2 équipés pour le ravitaillement en vol des hélicoptères, ce que l’A400M Atlas n’est actuellement pas en mesure de faire. En outre, il est aussi question de l’armement de 2 C-130 pour les forces spéciales. Ces dernières verront leurs jumelles de vision nocturne renouvelées.

S’agissant des drones, une charge utile ROEM (Renseignement d’Origine Electromagnétique) sera acquise pour les MQ-9 Reaper de l’escadron 1/33 Belfort. Cela « permettra de renforcer l’appui de nos forces en opérations extérieures, tirant les conséquences de notre retour d’expérience », avance le ministère de la Défense.

En matière de renseignement, et c’est sans surprise, l’acquisition d’un troisième satellite de type CSO (composante spatiale optique), en coopération avec l’Allemagne et dans le cadre du programme MUSIS (Multinational space-based system) figure dans le projet.

Quant à la Marine nationale, et le ministre l’avait sous-entendu en février, elle disposera bel et bien d’un quatrième Bâtiment multimissions (B2M), alors que trois exemplaires ont été commandés auprès de Kership. Il est aussi prévu l’acquisition « patrimoniale » de 4 Bâtiments de soutien et d’assistance hauturier (BSAH).

Concernant les Frégates multimissions (FREMM), le projet de loi précise que « 6 seront livrées avant mi-2019. Les deux suivantes, livrées en 2021 et 2022, auront une capacité renforcée de défense aérienne pour remplacer les deux frégates antiaériennes d’ancienne génération Cassard et Jean Bart et compléter les deux unités de type Horizon. Pour compléter jusqu’à une capacité de 15 frégates de premier rang et répondre au principe de différenciation, un programme de ‘frégates de taille intermédiaire’ (FTI) est avancé, pour un objectif de première livraison en 2023 à la marine nationale ».

Pour patienter avant l’arrivée de ces nouveaux navires, il a été décidé de renover les frégates légères furtives (FLF, classe La Fayette) au gré de leurs arrêts techniques programmés, en leur ajoutant notamment un sonar.

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