Kiev prétend avoir capturé deux membres des forces spéciales russes

Publié la semaine dernière, le rapport « Nemtsov » [du nom de l’opposant russe assassiné à Moscou en février dernier] est catégorique : des soldats russes ont bel et bien été envoyés aux côtés des séparatistes du Donbass, dans le sud-est de l’Ukraine.

« Tous les succès des séparatistes ont été menés avec le soutien militaire russe. Cela a été le cas en août 2014, lorsque l’offensive ukrainienne stoppée nette a obligé Petro Porochenko à s’asseoir une première fois à la table de Minsk, puis à nouveau en février, lorsque l’armée ukrainienne a été arrêtée à Debalstevo » a ainsi affirmé Ilia Iachine, un proche de Boris Nemtsov.

Au total, le rapport estime à 220 le nombre de soldats russes morts en Ukraine, dont 150 en août 2014 lors des combats dans les environs de Donetsk et 70 autres au moment de la prise, par les séparatistes, de la ville de Debaltsevo. Certains de ces militaires auraient été contraints à démissionner avant d’être envoyés dans le Donbass. Le document fait également état de « volontaires », qualifiés de mercenaires, recrutés parmi les vétérans des guerre de Tchétchénie. En outre, Moscou aurait dépensé 930 millions d’euros pour fournir les rebelles en armes et l’entretien des 6.000 volontaires russes.

Le 16 mai, en écho à ce rapport, Kiev a prétendu avoir capturé 2 membres des forces spéciales russes, lors d’un accrochage près de Chtchastia, à 15 km du fief séparatiste de Lougansk. Un soldat ukrainien y a d’ailleurs perdu la vie.

Ainsi, d’après les services secrets ukrainiens (SBU), le capitaine Evguéni Erofeïev et le sergent Alexandre Alexandrov, appartiendraient à la 3e brigade des forces spéciales russes, basée à Togliatti », à 800 kilomètres au sud-est de Moscou. Les deux hommes, blessés, ont été hospitalisés à Kiev. Pour prouver leurs dires, les autorités ukrainiennes ont invité des représentants de l’OSCE, de l’Union européenne, d’Amnesty International et plusieurs médias internationaux à les rencontrer.

En outre, sur Twitter, les papiers d’identité de ces deux militaires ont été diffusés (*). Sous réserve qu’ils soient authentiques, il peut toutefois paraître surprenant que des membres de forces spéciales se fassent prendre avec des documents permettant de les identifier alors que leur mission est censée être confidentielle, voire, dans ce cas, clandestine.

Quoi qu’il en soit, le ministère russe de la Défense a assuré que ces deux hommes « ne faisaient plus partie des forces armées russes au moment de leur capture ». Ont-ils démissionné avant de partir en Ukraine, comme ceux évoqués par le rapport Nemtsov?

En tout cas, ce n’est pas la première fois que des militaires russes se font prendre du mauvais côté de la frontière. En août dernier, des parachutistes avaient également été faits prisonniers par les troupes ukrainiennes. À l’époque, le Kremlin avait expliqué qu’ils s’étaient égarés lors d’une patrouille…

(*) Sur ce site, il n’est pas question de montrer les visages de soldats prisonniers, d’où qu’ils viennent.

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