Méditerranée/Migrants : L’opération navale européenne EUNAVFOR MED est sur les rails

Le 23 avril dernier, au lendemain d’un naufrage qui coûta la vie à 800 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe, les chefs d’État et de gouvernement européens se sont mis d’accord sur le principe d’une opération militaire en Méditerranée visant à « neutraliser » les passeurs de migrants qui agissent depuis les côtes libyennes.

Réunis à Bruxelles, ce 18 mai, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne ont approuvé les grandes lignes de cette opération navale, appelée EUNAVFOR MED. L’enjeu n’est pas seulement humanitaire. Comme l’a rappelé Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, convié à cette réunion, « il peut y avoir des combattants étrangers, des terroristes qui se cachent, se mêlent aux migrants ».

Cette opération de l’UE consistera ainsi à déployer des navires militaires et à mobiliser des avions de surveillance maritime au large de la Libye, avec l’objectif de priver les passeurs des embarcations qu’ils utilisent pour transporter les migrants. Le quartier général de cette opération sera installé à Rome, avec, à sa tête, l’amiral italien Enrico Credendino. Plusieurs pays, dont la France, ont déjà promis des navires.

S’il n’est pas question d’opérations terrestres en Libye, en revanche, il s’agira d’intervenir au plus près des côtes libyennes. Toutefois, une telle mission n’est pas sans risque : des passeurs ont déjà ouvert le feu sur des garde-côtes italiens et islandais pour les contraindre à abandonner un bateau intercepté. En outre, pour que EUNAVFOR MED puisse être lancée, normalement en juin prochain, il faudra une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. A priori, d’après Mme le Haut Représentant de l’Union pour les
Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, il n’y aurait « aucune résistance politique majeure ».

Le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, a livré à la presse des précisions supplémentaires au sujet de cette opération. Cette dernière comptera « trois phases », a-t-il ainsi avancé, selon Belga. La première, qui pourra commencer sans attendre le feu vert des Nations unies, correspondra à un travail de renseignement puisqu’il s’agira d’identifier les réseaux « responsables du trafic des êtres humains ».

La seconde « permettra – comme l’autorise déjà le droit international dans le cadre de la lutte contre les trafics d’êtres humains – de pratiquer des interceptions et des abordages d’embarcations dans les eaux internationales », a continué le ministre belge. Enfin, la dernière visera à la « neutralisation » de navires dans les eaux territoriales libyennes.

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