Le groupe État islamique revendique sa première attaque au Pakistan

Le 13 mai, au moins 6 hommes armés, circulant à moto, ont ouvert le feu sur un autobus transportant une soixantaine d’ismaélites (un courant du chiisme) à Karachi, au Pakistan. Après avoir tué le chauffeur, le commando est monté à bord du véhicule puis a tiré à l’aveuglette sur les passagers. Le bilan est lourd : 43 personnes ont été tuées, ce qui fait de cette attaque la plus meurtrière contre la communauté chiite pakistanaise depuis celle de Shukarpur, en janvier.

Quelques heures plus tard, cet attentat a été officiellement revendiqué par l’État islamique (EI ou Daesh). « Dieu merci, 43 apostats ont été tués et environ 30 blessés dans l’attaque menée par des soldats de l’État islamique contre un bus transportant des infidèles chiites ismaéliens dans la ville de Karachi dans la province du Khorasan », a en effet affirmé l’organisation jihadiste.

Pour cette dernière, la province du « Khorasan » englobe le Pakistan, l’Afghanistan et une partie de l’Inde.

Il s’agit officiellement du premier attentat commis par l’EI dans cette région. Toutefois, en avril, Shahidullah Shahid, un ex-porte-parole des taliban pakistanais (TTP) ayant fait allégeance à Daesh quelques mois plus tôt, avait revendiqué une attaque particulièrement meurtrière contre une banque implantée à Jalalabad, dans l’est de l’Afghanistan. Seulement, faute de revendication officielle via les canaux habituellement utilisés par l’organisation jihadiste, certains exprimèrent des doutes sur son éventuelle implication.

Cela étant, et à l’image de Shahidullah Shahid, plusieurs chefs du mouvement taleb pakistanais (TTP) ont prêté allégeance à l’EI. En janvier, deux recruteurs de cette organisation, Yousaf Al-Salafi et Hafiz Tayyab, ont même été arrêtés à Lahore.

Pour contrer l’influence de l’EI dans son pré-carré, al-Qaïda avait lancé, en septembre 2014, une nouvelle branche, appelée « al-Qaïda pour le jihad sur le sous-continent indien » (AQSIS). Et, pour le renseignement militaire américain (DIA, Defense Intelligence Agency), l’organisation fondée par Oussama Ben Laden aurait la capacité de garder la mainmise sur ses « affiliés ». D’ailleurs, estime-t-il, les ralliements de commandants locaux à Daesh sont encore « marginaux ». Notamment en raison de l’importance des liens tribaux dans la région.

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