Centrafrique/Abus : Pour M. Le Drian, si un militaire français est coupable, il doit se dénoncer immédiatement

Lors d’un entretien accordé au Journal du Dimanche, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a évoqué les accusations portées contre des militaires français de l’opération Sangaris selon lesquelles ils auraient abusé d’enfants.

Pour le moment, le ministère de la Défense, qui a lui même saisi la justice dès qu’il a eu connaissance de ces accusations, en juillet 2014, se veut prudent sur cette affaire et a même appelé à faire preuve de « circonspection ». Par la passé, l’on a effet vu des tentatives de manipulation usant des mêmes ficelles.

Cette hypothèse n’est d’autant pas à exclure que l’opération Sangaris a gêné l’action de groupes armés dans leur ambition de mettre en coupe réglée la Centrafrique. « Comme les preuves de manipulation sont toujours plus faibles que l’émotion des scandales, il en reste toujours quelque chose. Pourquoi se priver alors de cette info-arme, d’autant plus que nous sommes encore bien maladroits pour la contrer? », écrit le colonel Michel Goya, sur son blog.

Le fait est, une fois la machine médiatique lancée, il est difficile de l’arrêter. Et les milliers de vies sauvées par l’opération Sangaris sont effacées par le scandale et la polémique… Peu importe alors que les accusations soient fondées ou non : le mal est déjà fait.

Cela étant, si ces soldats français – ils seraient 14 – ont effectivement commis les actes abjects qui leur sont reprochés, alors ils ont trahi leurs camarades en salissant les actions de ces derniers en Centrafrique et souillé l’image de la France.

« Si les faits sont avérés, je ne mesurerai pas ma colère, parce lorsque le soldat français est en mission, il est la France. Si d’aventure un seul d’entre eux a commis de tels actes, qu’il se dénonce immédiatement », a d’ailleurs estimé Jean-Yves Le Drian, dans les colonnes du JDD.

« J’ai immédiatement transmis le rapport à la justice. C’était notre volonté pour que toute la vérité soit faite le plus vite possible », a continué le ministre, après avoir fait indiqué avoir ressentié « du dégoût, une forme de trahison par rapport à la mission confiée à l’opération Sangaris » ainsi qu’un « intense besoin de vérité ».

« Les faits allégués étaient très graves. Mon souci unique était la transparence et la vérité. L’enquête devait quitter l’institution militaire et revenir à la justice. Je respecte les règles de la procédure de manière méticuleuse », a encore expliqué M. Le Drian. Et de conclure sur cette affaire : « Je crois que c’est une enquête complexe. Depuis les faits allégués, la plupart des soldats ont quitté ce théâtre d’opération mais cela ne doit pas empêcher la justice de faire son travail avec célérité ».

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