Selon la Lituanie, la marine russe perturbe la pose d’un câble sous-marin vers la Suède

lituanie-20150501

Actuellement, un câble sous-marin long de 400 km est en train d’être posé entre la Lituanie et la Suède. Pour un coût de 550 millions d’euros, il doit relier le réseau électrique lituanien à ceux des pays scandinaves. L’enjeu, pour Vilnius, est de réduire sa dépendance énergétique à vis-à-vis de la Russie.

Or, visiblement, la pose de ce câble n’est pas du goût de Moscou, si l’on en croit le gouvernement lituanien. Ce dernier a en effet convoqué, le 30 avril, l’ambassadeur de Russie afin de « protester contre les activités de navires russes » qui « perturbent » les travaux.

Et cela, après que la compagnie d’électricité lituanienne Litgrid a affirmé que des navires russes, apparemment en exerce en mer Baltique, avaient contraint un bateau chargé de la protection de la zone des travaux à changer de cap. Cet incident s’est produit trois jours après les coups de semonce tirés par tiré par la marine finlandaise en mer Baltique contre un sous-marin non identifié au large d’Helsinki.

« Nous estimons que la marine russe viole la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et entrave l’activité économique », a affirmé Linas Linkevicius, le ministre lituanien des Affaires étrangères. « Leurs manoeuvres perturbent les travaux. Nous avons déjà envoyé trois notes de protestation similaires à la Russie, sans jamais recevoir de réponse », a-t-il ajouté.

La Lituanie n’a pas les moyens suffisants pour protéger ce chantier. Ses forces navales sont en effet très modestes (600 marins) et ne disposent que de 4 patrouilleurs âgés et/ou de seconde main.

Les relations entre la Lituanie et la Russie, qui n’étaient déjà pas bien bonnes, se sont dégradées depuis l’annexion de la Crimée par Moscou et le conflit dans l’est de l’Ukraine. Par exemple, à la mi-avril, Vilnius a ainsi suspendu la chaîne de télévision RTR Planeta, dont les contenus sont produits par une société d’Etat russe, pour « incitation à la discorde, justification de l’intervention militaire dans un Etat souverain, diffusion d’informations tendancieuses ».

En outre, craignant les ambitions de son voisin russe, Vilnius a augmenté ses dépenses militaires et annoncé son intention de rétablir le service militaire.

Photo : Patrouilleur P11 Žemaitis de la marine lituanienne

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]