Le budget de la défense augmentera de 600 millions d’euros en 2016

À l’issue du conseil de Défense du 29 avril, le président Hollande a annoncé que les crédits militaires augmenteraient de 3,8 milliards d’euros d’ici 2019. « C’est un effort important, c’est même un effort considérable. Il tient compte aussi des économies que nous avons pu constater dans le ministère, mais il s’agit de crédits qui viennent en plus de ce que prévoyait la précédente programmation », a-t-il ainsi expliqué.

Ces 3,8 milliards d’euros doivent permettre de financer la moindre déflation des effectifs militaires par rapport à ce qui avait été initialement prévu par la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, qui sera donc « actualisée » en conséquence, et d’acquérir de nouveaux équipements pour, selon M. Hollande « être le plus efficace possible dans les luttes que nous avons à mener, notamment contre le terrorisme ».

Dans son compte-rendu hebdomadaire, le ministère de la Défense a indiqué que ces 3,8 milliards de crédits supplémentaires seront répartis sur les « quatre prochaines annuités, avec respectivement 600 millions en 2016, 700 millions en 2017, 1 milliard en 2018 et 1,5 milliard en 2019 ». Et de préciser que ces « crédits seront financés par une dotation supplémentaire, sans qu’il soit nécessaire de recourir aux recettes exceptionnelles ».

Selon la trajectoire fixée initialement par la LPM, le montant du budget de la Défense pour 2016 aurait dû être de 31,4 milliards d’euros. Après les annonces présidentielles, il sera donc de 32 milliards d’euros.

S’agissant des sociétés de projet, qui, dotées de capitaux publics, auraient dû racheter du matériel aux armées pour les leur louer dans la foulée, elles sont clairement abandonnées. Étant donné que le budget de la Défense pour 2015 a été « sanctuarisé » et qu’il bénéficiera de crédits budgétaire devant se substituer aux recettes exceptionnelles manquantes, elles ne sont donc plus nécessaires.

« L’amendement prévu à cet effet [ndlr, c’est à dire permettant leur création] au projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances (loi Macron), actuellement en examen au Sénat, va être retiré », a indiqué le ministère de la Défense.

Si ces sociétés de projet suscitaient énorménent de scepticisme au sujet de leur capacité à se substituer aux recettes exceptionnelles manquantes, il serait pourtant dommage de les écarter définitivement étant donné qu’elles pourraient faciliter les exportations d’équipements militaires.

« Je n’exclus pas que ce dispositif perdure d’une autre manière afin d’aider nos exportations. À deux ou trois reprises, j’ai en effet été contacté par des pays, y compris européens, qui souhaitaient louer du matériel français. Comme nous n’avions pas de solution à leur proposer, ces pays se sont adressés à nos concurrents », avait en effet expliqué Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, lors d’une audition au Sénat, en mars.

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