L’avenir incertain de l’aviation de chasse bulgare

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Si plusieurs pays de l’ex-bloc soviétique, désormais membres de l’Otan, ont augmenté leurs dépenses militaires en raison de la situation dans l’est de l’Ukraine, où Moscou est accusé de soutenir l’insurrection pro-russe, ce n’est pas le cas de la Bulgarie.

Après avoir exprimé son intention de revoir à la hausse son effort de défense, Sofia a finalement réduit à nouveau ce dernier d’une quarantaine de millions de dollars pour cette année. Or, l’armée bulgare a besoin de moderniser ses capacités, notamment aériennes. Ces dernières s’appuient sur quelques MiG-21 Fishbed et une quinzaine de MiG-29 Fulcrum hérités de la période soviétique.

Et cette modernisation est d’autant plus nécessaire que les forces aériennes bulgares ont été fortement sollicitées, en 2014, pour intercepter des avions russes s’étant approché d’un peu trop près de l’espace aérien qu’elles sont censées surveiller et protéger. « La Russie provoque peut-être délibérément ces alertes afin d’épuiser le potentiel de nos avions et les capacités de l’armée bulgare », avait affirmé Anguel Naïdenov, alors ministre de la Défense.

Justement, l’entretien des MiG-29 bulgare est confié à la société  RSK MiG, dont le contrat avec Sofia prendra fin en septembre prochain. Or, pour l’actuel ministre bulgare de la Défense, Nicolaï Nenchev, il n’est pas question de le reconduire jusqu’en 2019 car les tarifs exigés par l’industriel russe sont hors de prix. « Le triple de ce qu’ils sont aujourd’hui », a-t-il affirmé.

Mais là n’est sans doute pas la seule raison. Pour Sofia, les autorités russes pourraient aussi perturber la livraison des pièces détachées destinées à la maintenance des MiG-29 étant donné que la Bulgarie est membre de l’Otan.

En janvier, il a été avancé que les forces aériennes bulgares se tourneraient vers l’entreprise polonaise WZL pour assurer l’entrentien de ses Fulcrum pendant encore au moins 6 ans, histoire de patienter avant l’achat de nouveaux avions de combat.

Seulement, lors d’un entretien accordé au quotidien Sega, au cours duquel il a affirmé avoir reçu une offre de pot-de-vin pour prolonger le contrant avec RSK MiG, ainsi que des menaces de mort (une enquête est d’ailleurs actuellement en cours), le ministre bulgare n’a avancé que deux options.

La première consisterait à acquérir de nouveaux avions de combat. Le choix se ferait entre des F-16 block 25 d’occasion prélevés sur les stocks de l’aviation américaine, des Eurofighter Typhoon de la tranche 1 vendus par l’Italie et des Saab Gripen C/D. L’offre pakistanaise portant sur des JF-17 Thunder (ou FC-1) a été écartée.

Mais comme, jusqu’ici, Sofia n’a jamais été en mesure de trouver les financements nécessaires pour un tel achat (dont il est question depuis plusieurs années), on peut avoir quelques doutes sur la concrétisation rapide de ce projet.

Quant à la seconde option, le ministre a indiqué qu’il étudiait l’idée de faire appel à l’Otan, afin que soit mise en mise en place une mission de police du ciel au profit de la Bulgarie, à l’image de celle qui est actuellement en cours dans les pays baltes.

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