Les forces afghanes en difficulté à Kunduz, où le mouvement taleb a lancé une vaste offensive

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La semaine passée, le mouvement afghan a annoncé le début de sa désormais traditionnelle offensive de printemps, appelée Azm (résolution). Et les premiers combats n’ont pas tardé, avec une attaque de grande ampleur dans la région de Kunduz, qui, située dans le nord-est de l’Afghanistan, fut sous la responsabilité de la Bundeswehr [ndlr, armée allemande] du temps où la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) menait des opérations sous le commandement de l’Otan.

L’offensive dans cette région a commencé le 24 avril, avec des attaques de plusieurs positions tenues par les forces de sécurité afghanes dans 4 districts de la périphérie de la ville de Kunduz, la capitale provinciale. Dans celui d’Imam Sahib, situé à 6 km plus au nord, la situation est devenue critique pour un bataillon de l’armée nationale afghane (ANA) étant donné que les insurgés, « lourdement armés » et qui seraient environ 2.000, ont encerclé leur base et coupé les routes et toutes les voies d’approvisionnement.

« Les talibans ont encerclé le district et si les renforts n’arrivent pas… le district va tomber entre les mains des talibans, a-t-il dit. Ils nous attaquent de trois côtés, et nous n’avons pas assez de forces pour les contenir », a expliqué Imamuddin Quraishi, le gouverneur du district d’Imam Sahib.

« La ville de Kunduz est encerclée », a affirmé Muhammad Yousuf Ayoubi, le chef du conseil provincial. « Si le gouvernement n’y prend pas garde tout de suite, il y a un risque sérieux qu’elle tombe aux mains des taliban », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que les insurgés auraient fait exploser des ponts reliant les différents districts au centre de la capitale provinciale pour ralentir l’arrivée de renforts.

À Kaboul, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sediq Sediqqi, a mis en avant, ce 29 avril, que les insurgés venaient du Pakistan voisin. Les « terroristes », comme il les a désignés, compteraient dans leurs rangs des combattants étrangers, notamment des Tchétchènes et des Ouzbeks. Enfin, il a indiqué que 2.000 hommes allaient être envoyés en renfort à Kunduz.

Il s’agit du véritable premier test pour les forces armées afghanes, désormais seules en première ligne face aux taliban. L’Otan a en effet mis un terme au mandat de l’ISAF en décembre dernier et n’a maintenu qu’une force résiduelle de 12.500 hommes dans le cadre de l’opération Resolute Support, laquelle n’a qu’une mission de soutien et de formation au profiet de l’ANA.

Toutefois, selon Chris Belcher, un porte-parole de l’opération Resolute Support, des avions de combat américains ont survolé la zone des combats, ce 29 avril. Mais, a priori, ils n’ont effectué aucune frappe. « L’Afghanistan n’a pas demandé d’aide. Aucune munition n’ a été tirée », a-t-il confié auprès de l’agence Bloomberg.

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