Le Japon et les États-Unis adoptent de nouvelles « lignes directrices » pour leur coopération militaire

japon-20150428Au vu de l’évolution du contexte géostratégique régional (et même mondial), avec l’affirmation de la puissance chinoise, l’affirmation toujours plus soutenues de revendications territoriales ou encore la menace balistique et nucléaire de la Corée du Nord, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a fait part de son intention, en juillet 2014, de revoir l’article 9 de la Constitution pacifiste, adoptée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale par le Japon, sous la pression américaine. Ce texte interdit à Tokyo de prendre part à des opérations de guerre à l’extérieur de ses frontières.

Cette nouvelle approche, qui, défendue depuis longtemps par Shinzo Abe, met désormais l’accent sur le principe « d’autodéfense collective » a été accueillie très favorablement par la France et les États-Unis. En effet, pour Washington, elle ouvre la voie une révision de son alliance militaire avec Tokyo.

Ainsi, le 27 avril, les ministres américains et japonais de la Défense et des Affaires étrangères, ont approuvé de nouvelles « lignes directrices » dans le domaine militaire, qui prendront en compte la possibilité des forces d’autodéfense nippones à intervenir si jamais un des pays alliés de l’archipel est attaqué.

Pour rappel, les deux pays sont liés par un traité de Défense qui oblige les États-Unis à défendre le Japon en cas d’attaque. D’où la présence de 47.000 militaires américains dans l’archipel.

Selon un reponsable américain, ces nouvelles lignes directrices permettraient aux forces japonaises de prêter main forte à l’armée américaine en cas de menace exercée par un pays tiers ou bien encore de déployer des navires de lutte contre les mines au Moyen Orient.

Par exemple, le Japon pourrait détruire un missile balistique se dirigeant vers les États-Unis et passant à proximité de son territoire même s’il n’est pas directement visé.

En outre, il est question d’approfondir la coopération entre Tokyo et Washington dans les domaines du renseignement, de l’espace et de la cyberdéfense.

Cela étant, cette mise à jour de cette coopération militaire entre le Japon et les États-Unis devra être approuvée par les parlementaires des deux pays. Pour Shinzo Abo, elle rendra « l’alliance nippo-américaine plus efficace et plus forte ». Et, « en conséquence, la dissuasion se renforcera et la région n’en sera que plus stable », a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, le Japon cherche avant tout à contenir la Chine. C’est ainsi qu’il a récemment signé des accords de coopération navale avec les Philippines et le Vietnam, deux pays qui contestent la mainmise chinoise dans les archipels Spratleys et Paracel, en mer de Chine méridoniale.

Enfin, Tokyo a relancé son effort de défense, en portant ses dépenses militaires à un niveau record depuis la Seconde Guerre Mondiale, soit à 4.980 milliards de yen. Il s’agit ainsi de moderniser les capacités de ses forces d’autodéfense, avec l’entrée en service de l’imposant porte-hélicoptères Izumo, l’acquisition de moyens amphibies ou encore le renforcement des capacités antimissiles.

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