Le groupe jihadiste Boko Haram inflige de lourdes pertes à l’armée nigérienne

Le bilan n’est pas encore définitivement établi mais on est sûr d’une chose : il sera très lourd pour l’armée nigérienne. Ainsi, au cours d’une attaque lancée le 25 avril par le groupe nigérian Boko Haram, désormais affilié à l’État islamique (EI ou Daesh), contre l’île de Karamga, une île isolée du Lac Tchad, au moins 48 soldats nigériens ont été tués selon une source tchadienne, qui a aussi précisé que 36 autres sont actuellement portés disparus.

Un élu nigérien sollicité par l’AFP a quant à lui fait état de 80 soldats tués et d’une trentaine de disparus tandis qu’une source de l’armée nigérienne a évoqué le bilan d’une centaine de morts.

En outre, des civils présents sur l’île ont été massacrés. « Après en avoir terminé avec les soldats, ils ont retourné leurs armes contre les habitants, visant les têtes de ceux qui s’étaient jetés à l’eau pour leur échapper et brûlant vivant beaucoup de résidents dans leurs maisons », a raconté Umar Yerima, un pêcheur nigérian vivant à Karamga.

Quoi qu’il en soit, il s’agit des pertes les plus sévères infligées par Boko Haram à la coalition régionale formée en janvier par le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Nigeria pour contrer la menace jihadiste dans la région du Lac Tchad.

L’assaut a été donné contre l’île de Karamga dès l’aube. Là encore, il est difficile, selon les sources, de déterminer avec exactitude le nombre de jihadistes engagés. Certaines ont parlé de 2.000 combattants. D’autres, plus prudentes, ont évoqué « plusieurs centaines » d’assaillants. Submergés, les soldats nigériens, qui était une centaine, n’ont rien pu faire.

Les jihadistes sont restés sur l’île jusqu’à l’intervention, à la mi-journée, d’hélicoptères de l’aviation tchadienne, basés à Diffa (Niger). Une opération de « ratissage » a ensuite été menée par les forces nigériennes et tchadiennes.

L’île de Karamga avait été attaquée une première fois en février dernier. Le bilan avait fait état de la mort de 7 soldats nigériens et d’un civil. Quinze jihadistes avaient été tués. Depuis, Boko Haram, mis sur la défensive grâce à l’action de la coalition régionale, ne s’était plus aventuré au Niger. Toutefois, la semaine passé, il a mené un raid sur le village camerounais de Dia (au moins 18 tués parmi les habitants).

La situation sécuritaire du Niger est inquiétante. Considéré comme étant le pays le plus fragile de la bande sahélo-saharienne, avec une triple menace jihadiste venue du sud de la Libye, du nord du Mali et du nord du Nigeria. Qui plus est, ses forces armées, bien que Niamey leur consacre 10% de son PIB, présentent de fortes lacunes en matière de couverture aérienne, de renseignement et de transport.

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