La marine finlandaise a tiré des grenades pour éloigner une « cible sous-marine »

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Après l’activité « sous-marine » suspecte qui, détectée dans l’archipel de Stokholm, avait mis sur les dents la marine suédoise, c’est au tour de la Finlande de faire état d’une affaire similaire.

Ainsi, la marine finlandaise a indiqué, ce 28 avril, avoir lancé des grenades sous-marines au large d’Helsinki (golfe de Finlande) après avoir repéré une « cible en profondeur », qui pourrait être un submersible. Cette dernière avait déjà été détectée la veille.

« Dans le cadre de la surveillance de l’intégrité du territoire, la Marine a fait une observation d’un éventuel objet sous-marin lundi vers midi, aux confins des eaux territoriales et au large de la capitale », a en effet indiqué le ministère finlandais de la Défense.

« Une mission de reconnaissance a été conduite avec des navires en surface. Une nouvelle observation a été faite dans la zone de recherche dans la nuit de lundi à mardi. Puis du fait des observations, un coup de semonce a été tiré au moyen de bombes sous-marines d’avertissement à 3 heures du matin », a-t-il ajouté.

« Nous soupçonnons fortement des activités sous-marines qui n’ont rien à faire dans cette zone. Le cas est évidemment sérieux dès qu’il s’agit d’une violation de nos eaux territoriales », a commenté, auprès de l’agence STT, Carl Haglund, le ministre finlandais de la Défense. De son côté, l’amiral Olavi Jantunen a expliqué que « les grenades ne visaient pas à endommager la cible, mais à lui faire comprendre que nous l’avions repérée ».

Les autorités finlandaises n’ont à aucun moment évoqué la nationalité de cette « cible sous-marine ». Toutefois, le contexte actuel est marqué par de fortes tensions avec Moscou. L’an passé, des avions russes ont ainsi violé à de multiples reprises l’espace aérien finlandais, obligeant les F/A-18 de la « Suomen ilmavoimat » à intervenir.

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, au cours de laquelle elle fut soutenue par l’Allemagne nazie, la Finlande adopta une politique de stricte neutralité envers les blocs Est/Ouest. D’où de bonnes relations avec l’Union soviétique. En outre, entre 1809 et 1917, le pays, alors appelé « Grand Duché de Finlande », était une composante de la Russie impériale. Seulement, Helsinki a durci le ton à l’égard de Moscou, notamment depuis l’annexion de la Crimée, en mars 2014. Et la question d’une possible adhésion à l’Otan est désormais régulièrement évoquée.

Qui plus est, les ministres de la Défense des pays nordiques (Finlande, Suède, Danemark, Islande, Norvège) ont récemment publié une tribune commune pour appeler à une meilleure coopération entre eux dans le domaine militaire en estimant que l’attitude de la Russie « est le plus gros défi pour la sécurité en Europe ».

Pour la Russie, qui a des ambitions dans le Grand Nord, le golfe de Finlande est stratégique étant donné qu’il donne sur l’une de ses 4 façades maritimes et qu’il permet de rejoindre directement l’enclave de Kaliningrad, ouverte sur le Baltique.

La Finlande, pour défendre ses eaux territoriales, dispose de forces navales limitées, dont les capacités sont essentiellement tournées vers la guerre littorale. Ces dernières comptent donc surtout des navires destinés à la guerre des mines. Et elles sont aussi équipées de 8 patrouilleurs de 250 tonnes de conception relativement récente.

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