Un attentat contre au moins une église a été évité de justesse à Paris

Tout commence le 19 avril, aux environs de 9 heures. Un étudiant en informatique, âgé de 24 ans, appelle le SAMU en prétendant avoir été blessé à une jambe lors d’une agression. Arrivés sur place, le secours ont averti la police, comme cela est d’usage dans les cas de blessure par arme.

C’est alors que les policiers ont découvert, en remontant les traces de sang jusqu’au véhicule de l’étudiant, un véritable arsenal de guerre : au moins un fusil d’assaut Kalachnikov, un arme de poing, des munitions et un gilet pare-balles ainsi qu’un gyrophare.

La perquisition de son domicile, situé dans le XIIIe arrondissement de Paris, permet alors de mettre la main sur des documents « établissant sans ambiguïté que l’individu projetait de commettre un attentat, vraisemblablement contre une ou deux églises », a affirmé Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, ce 22 avril. « Dimanche matin, cet attentat a été évité », a-t-il ajouté.

Les circonstances dans lesquelles l’étudiant a été blessé restent à préciser. Mais, toujours selon M. Cazeneuve, il serait impliqué dans le meurtre d’Aurélie Châtelain, une jeune femme de 32 ans, retrouvée morte à Villejuif, dans sa voiture en flammes, le même jour que l’interpellation du suspect.

Ce dernier était déjà connu des services de renseignement pour avoir eu des « velléités de départ en Syrie » pour y rejoindre les rangs jihadistes. « Des vérifications sur » son « environnement avaent été effectués à deux reprises, en 2014 et en 2015, sans révéler d’éléments susceptibles de justifier l’ouverture d’une enquête judiciaire. Une fiche de sûreté le concernant avait été diffusée », a précisé le ministre de l’Intérieur.

Ce projet d’attaque déjoué fortuitement, va rouvrir la question du suivi des individus appartenant à la mouvance jihadiste, comme cela fut été le cas lors de l’affaire Merah, en 2012, ou encore lors des attentats commis en janvier à Paris par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly. Ces individus sont tous passés à l’acte alors qu’ils étaient en effet connus des services de police.

Sans doute que cette affaire aura des conséquences sur l’opération intérieure Sentinelle, laquelle vise à renforcer le plan Vigipirate par des moyens militaires conséquents. « Tous les lieux confessionnels qui doivent être protégés le seront », avait affirmé Bernard Cazeneuve, le 12 janvier dernier.

En outre, que des églises soient menacées n’est vraiment pas surprenant. Lors du meurtre de 21 coptes égyptiens, la branche libyenne du groupe État islamique avait explicitement menacé les chrétiens. Des menaces à nouveau répétées le 19 avril, lors de la diffusion d’une nouvelle vidéo montrant l’assassinat de 28 hommes présentés comme des ressortissants éthiopiens de confession chrétienne. Les jihadistes proposent 3 choix aux chrétiens établis dans les territoires qu’ils contrôlent : la conversion, le statut de dhimmi (paiement d’un impôt et renoncement à certains droits) ou la mort…

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