La marine américaine se déploie au large du Yémen

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Dans un communiqué publié le 20 avril, la marine américaine a indiqué que le porte-avions USS Theodore Roosevelt avait quitté les eaux du golfe arabo-persique qu’il venait d’atteindre pour celles du golfe d’Aden, au sud de la mer Rouge, afin de « s’assurer que les routes maritimes vitales de la région restent ouvertes et sûres ».

En clair, il s’agit pour la marine américaine de se rapprocher des côtes du Yémen, où une coalition emmenée par l’Arabie Saoudite effectue des frappes aériennes contre les rebelles chiites Houthis alliés à des forces fidèles à l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, ainsi que du stratégique détroit de Bab-el-Mandeb.

Ce mouvement aura des conséquences sur les opérations actuellement menées contre l’État islamique (EI ou Daesh) dans le nord de l’Irak et la Syrie puisqu’il prive la coalition internationale emmenée par les États-Unis de capacités aéronavales. Avant l’arrivée de l’USS Theodore Roosevelt, le porte-avions Charles de Gaulle avait assuré la permanence de ces capacités.

Dans le même temps, un convoi naval parti d’Iran, comptant 2 patrouilleurs, a également franchi le détroit d’Ormuz. Sa destination n’est pas connue. « Nous soupçonnons que ces navires transportent des armes et des équipements militaires. Si c’est livré au Yémen, cela contribuera à déstabiliser encore plus » le pays, a confié un responsable américain à l’AFP.

Or, le 14 avril dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution imposant un embargo sur les armes à destinations des rebelles chiites au Yémen. Pour autant, le même responsable sollicité par l’AFP a ajouté qu’il était « prématuré de spéculer » sur un possible contrôle de ce convoi iranien par des navires américains.

Ce qu’a confirmé le colonel Steven Warren, le porte-parole du Pentagone ainsi qu’un autre responsable militaire américain. « Pour l’instant nous ne faisons que sécuriser » les voies maritimes au large du Yémen, « nous ne faisons pas partie d’une mission d’interdiction » d’approche du pays, a-t-il expliqué. D’ailleurs, la résolution des Nations unies ne prévoit pas de dispositifs militaires particuliers au large du Yémen pour faire respecter l’embargo qu’elle impose.

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, s’est refusé à commenter les mouvements de l’US Navy à proximité des côtes yéménites. Toutefois, il a fait part de « préoccupations »au sujet du « soutien continu apparté par l’Iran aux miliciens Houthis ».

« Nous avons eu la preuve que les Iraniens fournissent des armes et d’autres formes de soutien armés aux Houthis, au Yémen », a en effet affirmé M. Earnset. « C’est exactement ce genre d’actions que nous avons à l’esprit quand nous exprimons des préoccupations au sujet des activités déstabilisatrices de l’Iran au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.

Pour les autorités françaises, le discours va dans le même sens. « A l’initiative de l’Arabie saoudite, des Etats de la région ont souhaité unir leurs forces pour mettre un coup d’arrêt à l’entreprise de déstabilisation, soutenue depuis l’étranger, dont le gouvernement légitime du président (Abd Rabbo Mansour) Hadi a été victime », a déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, lors d’une intervention à la résidence de l’ambassadeur de France à Beyrouth.

Et « la France ne transigera jamais avec ceux qui veulent une fois encore détruire les institutions légitimes d’un Etat pour accroître leur influence et réaliser le rêve d’une puissance régionale hégémonique », a-t-il continué. « Même si nous n’intervenons pas directement, nous nous tenons aux côtés de ceux qui agissent pour rétablir la stabilité dans ce pays [ndlr, Yémen], a ajouté le ministre. A priori, Paris aurait fourni « un certain nombre d’éléments d’observation » à Riyad, c’est à dire du renseignement.

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