La Suède va augmenter ses dépenses militaires de 1,1 milliard d’euros sur la période 2016-2020

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Bien avant les récentes tensions avec la Russie, nées avec la crise ukrainienne, le chef d’état-major suédois, le général Sverker Göranson, avait, en 2013, suscité la polémique en affirmant que la Suède ne tiendrait pas plus d’une semaine en cas d’une attaque limitée de son territoire.

Dans un premier temps, le gouvernement de centre-droit balaya d’un revers de manche les propos du général Göranson et le Premier ministre, Fredrik Reinfeldt, alla même jusqu’à affirmer que l’officier défendait les « intérêts particuliers » de l’armée. Or, depuis la fin de la Guerre froide, cette dernière avait vu ses moyens fondre comme neige au soleil, avec un nombre de bataillons passant de 116 à 7, celui des avions de combat de 400 à moins de 150 et la suppression du service militaire.

Quoi qu’il a en soit, la sortie du général Göranson eut le mérite de relancer le débat sur la politique de défense suédoise. D’autant plus que, lors du congès pascal de 2013, des bombardiers russes simulèrent l’attaque de deux bases du pays…

Du coup, en avril de l’année suivante, Stockholm annonça son intention de revoir à la hausse son effort de défense, notamment afin de renforcer (légèrement) ses forces aériennes ainsi que ces capacités navales.

Depuis, une nouvelle majorité (de gauche) est arrivée au pouvoir et les relations avec la Moscou ne se sont pas améliorées. D’ailleurs, l’aviation russe continue d’envoyer ses bombardiers (Tu-95 et Tu-22M) et ses avions de chasse Su-27 à proximité de l’espace aérien suédois. Et, après une nouvelle interception d’appareils russes, en mars, Stockholm a déclaré être « lassée de devoir continuer à protester continuellement contre ces infractions aux règles ».

À cela s’ajoute la vaine traque aux activités sous-marins suspectes, signalées dans les eaux de l’archipel de Stockholm. Menée entre les 17 et 24 octobre 2014, elle avait permis de confirmer qu’une « puissance étrangère a(vait) violé l’intégrité territoriale suédoise ».

Du coup, suite à un accord avec l’opposition de centre-droit, le gouvernement suédois a anoncé, le 17 avril, une hausse du budget de la Défense à hauteur de 10,2 milliards de couronnes (1,1 milliard d’euros) sur la période 2016-2020.

« L’accord envoie un signal, à l’international, pour dire que la Suède réagit à la situation de la sécurité dans le monde et qu’elle est garante de la paix et de la stabilité en Europe du Nord. Et que la défense du territoire suédois est à l’ordre du jour », a commenté Peter Hulqvist, le ministre suédois de la Défense.

La hausse annoncée est supérieure à celle qui avait été proposée en mars dernier. Fixée à seulement 6,2 milliards de couronnes, elle fut jugée largement insuffisante par l’opposition de centre-droit… Mais elle est nettement inférieure aux besoins exprimés par les forces armées suédoises, lesquelles espéraient 8 milliards de couronnes de plus.

Quoi qu’il en soit, cet effort accru en matière de défense devrait permettre de moderniser les capacités de lutte anti-sous-marines de la marine suédoise ainsi que de résinstaller des trouper sur l’île de Gotland, qui, située à 250 km de l’enclave russe de Kaliningrad, fut démilitarisée en 2005

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