Le groupe État islamique revendique un attentat meutrier en Afghanistan

Qui est derrière l’attentat suicide commis le 18 avril contre une banque, à Jalalabad, dans l’est de l’Afghanistan, qui a fait au moins 33 tués et une centaine de blessés parmi les fonctionaires qui venaient toucher leur salaire mensuel?

Le mouvement taleb afghan a nié toute responsabilité et même condamné cette attaque. D’autres mouvements jihadistes pourraient en être à l’origine. Par le passé, l’on a effet vu des attentats commis par des organisations ayant des racines pakistanaises, comme le Lashkar-e-Taïba…

« Qui a revendiqué cet attentat épouvantable dans le Nangarhar aujourd’hui? Les taliban n’ont pas revendiqué cet attentat, Daesh (État islamique ou EI) a revendiqué cet attentat », a affirmé Ashraf Ghani, le président afghan.

Depuis plusieurs mois, et alors que l’Otan a mis fin à sa mission de combat dans le pays et mis en place l’opération Resolute Support, qui, avec 12.500 hommes, vise à apporter un soutien aux forces de sécurité afghanes en matière de formation et de logistique, Kaboul ne cesse d’affirmer ses craintes de voir l’EI s’implanter en Afghanistan.

Pour autant, cette inquiètude a été relativisée par plusieurs analyses. Tout en admettant la tentative de l’EI de s’implanter en Afghanistan et au Pakistan, le renseignement militaire américain (DIA, Defense Intelligence Agency) estimait, en début d’année, qu’al-Qaïda avait la capacité de garder la mainmise sur ses « affiliés » dans la région et notait que les ralliements à Daesh de commandants taliban (afghans et pakistanais) étaient encore « marginaux ».

En outre, la force des liens tribaux dans cette partie du monde serait un frein à une adhésion massive à l’EI, qui, par ailleurs, ne partage pas les mêmes objectifs que les taliban.

« Le groupe autoproclamé Etat islamique est présent en Afghanistan, mais davantage comme un point de ralliement que comme une réelle menace », a ainsi récemment estimé Nicholas Haysom, le représentant spécial de l’ONU en Afghanistan

Quoi qu’il en soit, et en attente de confirmation, l’attentat de Jalalabad serait donc bel et bien été le premier d’envergure commis par l’EI en Afghanistan. Du moins, c’est ce qu’a affirmé Shahidullah Shahid, un ex-porte-parole des taliban pakistanais (TTP) qui s’est prêté allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi [ndlr, le chef de Daesh], en octobre dernier.

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