Yémen : Une résolution des Nations unies sanctionne les milices chiites

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 14 avril, la résolution 2216, laquelle impose un embargo sur les armes aux milices houthistes (chiites) soutenues par l’Iran et somme ces dernières de se retirer « immédiatement et sans conditions » des zones qu’elles ont conquises au Yémen depuis le début de cette année et de s’abstenir « de toute provocation ou menace envers les États voisins ».

Ce texte, rédigé par les pays du Golfe et co-présenté par la Jordanie, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, n’exige pas de la coalition emmenée par l’Arabie Saoudite de suspendre ses frappes aériennes, menées dans le cadre de l’opération « Tempête décisive », lancée en mars pour soutenir les forces gouvernementales yéménites.

Aussi, l’ambassadeur saoudien auprès des Nations unies, Abdallah al-Mouallimi, y a vu un « soutien sans équivoque à l’opération entreprise par les pays du Conseil de coopération du Golfe, à ses objectifs, son ampleur et ses méthodes ».

Outre l’embargo sur les armes visant les milices chiites, le Conseil de sécurité a imposé le gel des avoirs ainsi que l’interdiction de voyager à Abdel Malek Al-Houthi, le chef de rébellion, et à Ahmed Ali Abdallah Saleh, le fils ainé de l’ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui la soutient. Enfin, la résolution exige les belligérants « choisissent la voie du dialogue et de la concertation pour régler leurs différends, renoncent à recourir à la violence à des fins politiques, et s’abstiennent de toute provocation et de toute mesure unilatérale de nature à compromettre la transition politique. »

Le texte a été approuvé par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité. Membre permanent, la Russie, qui aurait pu faire usage de son droit de veto, s’est abstenue. L’ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a en effet estimé qu’il aurait fallu que « l’embargo sur les armes soit total » et que la résolution « n’insistait pas assez sur l’urgence d’une trêve humanitaire ».

Quant à l’Iran, son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a proposé dans la foulée un plan de paix comprenant 4 points : cessez-le-feu, assistance humanitaire, ouverture d’un dialogue national entre les différentes communautés du pays et constitution d’un gouvernement représentatif élargi.

Cela étant, ces sanctions auront probablement autant d’effet que du mercurochrome sur une jambe de bois… En effet, selon les experts des Nations unies, il y aurait déjà 40 millions d’armes – de tous calibres – en circulation dans le pays et rien n’a été prévu pour faire respecter cet embargo frappant les milices chiites, si ce n’est qu’il est demandé à « tous les États Membres (…) en accord avec leurs autorités nationales et conformément à leur législation nationale, dans le respect du droit international, en particulier le droit de la mer et les accords pertinents sur l’aviation civile internationale, de faire inspecter sur leur territoire, y compris dans leurs ports maritimes et aéroports, tous les chargements à destination du Yémen ».

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