Washington dénonce « les activités déstabilisatrices » de Pékin en mer de Chine méridionale

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Potentiellement riches en hydrocarbures (7 milliards de barils de pétrole et 25.000 milliards de m3 de gaz naturel selon les estimations) et en ressources halieutiques et importantes stratégiquement étant donné qu’elles sont au carrefour de routes maritimes incontournables pour le commerce mondiale, les îles Spratleys et Paracel, en mer de Chine méridionnale, font l’objet de disputes territoriales entre les pays riverains, dont la Chine, les Philippines, Taïwan, Brunei, la Malaisie ou encore le Vietnam.

Et cela motive une course aux armements dans cette région. Dans une étude Centre d’études supérieures de la marine française (CESM), il est écrit que ces archipels « sont considérées comme un des points chauds du monde, une zone probable de conflit, (même si elles) sont peu connues du grand public ».

Seulement, la Chine n’a que faire des revendications territoriales des uns et des autres. Pour Pékin, les îles Spratleys sont chinoises (elles sont d’ailleurs appelés les « îles Nansha ») et il n’y pas matière à discuter. Et cela d’autant plus que, sur un plan strictement militaire, ces territoires doivent lui assurer une zone de déploiement sécurisé et en eaux profondes pour ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) basés à Haïnan.

Aussi, depuis plusieurs mois, la Chine établit des installations militaires sur des récifs de l’archipel des Spratleys. Des photographies prises par satellites montrent régulièrement l’avancée de ces travaux, qui permettront, en quelque sorte, à l’armée populaire de libération (APL) de disposer de porte-avions permanents dans cette région.

L’un des récifs concernés, celui de Hughes Reef, est ainsi situé à seulement 200 milles des côtes philippines et à.. 800 milles des côtes chinoises. Bien évidemment, ces travaux inquiétent les autres pays qui ont des prétentions sur cet archipel. Ce qui donne lieu à de régulières protestations diplomatiques systèmatiquement rejetées par Pékin, pour qui sa souveraineté sur les îles Spratleys est « indiscutable ».

Le 9 avril, les États-Unis, qui ont des relations militaires avec la plupart des États concernés, quoiqu’à des degrés divers, ont à nouveau dénoncé les « activités déstabilisatrices » de Pékin en mer de Chine méridoniale.

« La récupération de territoires et l’activité de construction alimentent une plus grande inquiétude dans la région, sur les intentions de la Chine », a ainsi affirmé Jeffrey Rathke, un porte-parole de la diplomatie américaine. Et de souligner que Washington observe « près ces événements » et continue « à faire part » de ses « inquiétudes à la Chine et d’autres pays de la région afin d’exhorter toutes les parties à s’abstenir d’entreprendre des activités déstabilisatrices ».

Cette déclaration a été faite alors que le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, effectue une tournée en Asie du Sud-Est. Pour rappel, la priorité stratégique des États-Unis reste la zone Asie-Pacifique, où il est question de déployer, à terme, 60% des navires de l’US Navy. Avant d’entamer son périple asiatique, le patron du Pentagone a évoqué, le 6 avril, les relations avec la Chine, lors d’une intervention devant l’institut universitaire John McCain, en Arizona.

« Les Etats-Unis et d’autres pays, sont très préoccupés par certaines activités entreprises par la Chine », a affirmé M. Carter. « L’opacité de son budget de défense, ses agissements dans le cyber-espace, et son comportement dans les conflits territoriaux en mer de Chine soulèvent une série de questions sérieuses », a-t-il relevé. Pour autant, a-t-il estimé, si « les États-Unis et la Chine ne sont pas des alliés », ils n’ont « pas à être des adversaires ».

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